L’Haïtien, comme il va… (HAÏTI-PRÉSIDENTIELLE)

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Par Garoute Blanc.-

Depuis l’embrasement du monde arabo-musulman, Haïti n’est plus à la une des médias de la planète. Néanmoins, l’Haïtien reste admiratif de tous ces peuples qui revendiquent leur part de liberté, de démocratie et de justice sociale.

Le combat de ces assoiffés de liberté d’ailleurs est aussi celui du peuple haïtien. Il a l’habitude des luttes, des mouvements, des révolutions. Il sait se débarrasser des tyrans, des dictateurs, des despotes, mais étrangement, il garde encore Préval alors que son mandat est échu depuis le 7 février écoulé. Le Blanc (comme l’Haïtien nomme tout étranger, peu importe sa couleur), le lui a imposé et le pays le subit, comme il endure la présence de Duvalier voulue par le même Blanc qui exerce son droit de véto au retour d’Aristide. Car le Blanc demeure souverain et incontournable; le seul, l’unique et l’ultime acteur dans le jeu (politique) haïtien.

Qui ne connait pas l’histoire de ce brave brancardier de l’Hôpital général d’Haïti, venu nettoyer les lieux de la répression de la Minustha en 2005, qui enterra à Titanyen un rescapé qui pourtant le suppliait : « partnè ! partnè ! mwen pa mouri (Monsieur, monsieur, je suis vivant) » ; et lui, de répondre, en le jetant, pour ainsi dire, vivant dans la fosse commune « Blan-an di-ou mouri ou mouri (Le Blanc a décidé que vous êtes mort) ». Cette anecdote illustre bien la persistance du rapport de subordination, voire de soumission quasi totale de l’Haïtien au blanc, tel Piaf avec son amoureux : «Je renierais ma patrie. Je renierais mes amis si tu me le demandais… ».

C’est une réalité qui traverse de part en part la société haïtienne de l’individu lambda aux élites haut de gamme, et gouvernement et opposition compris. Souvent, il n’a même pas besoin de demander, l’on dépose à ses pieds un tribut de reconnaissance, tout comme on le ferait vis-à-vis d’un «loa (dieu)» vodou bienfaiteur. Et quand cela ne tourne plus dans le sens de la complicité établie,mais toujours au détriment de la majorité,et que le blanc lui trouve d’autres comparses aussi serviles pour le remplacer, alors, l’Haïtien, voyant ses petits intérêts lui échapper, rue dans les brancards et se découvre nationaliste, patriote et compagnie.

Un nationalisme de pacotille

L’on se souvient de l’ancien général de brigade Philippe Biamby des ex-Forces Armées d’Haïti, se prenant sans doute pour l’empereur Dessalines, le père de la nation, qui voulait, au premier coup de canon d’alarme, voir les villes disparaitre et la nation debout, il a été le premier à filer en douce, la queue entre les jambes, à l’arrivée des Américains en 1994 pour rétablir Aristide dans ses fonctions de Président. A chaque époque, son héros, aujourd’hui, c’est au tour du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Paul Denis de se draper dans le bicolore national et de vitupérer contre les colons : « …ils peuvent, s’ils le veulent nous imposer un embargo financier », le voilà qui incarne à lui tout seul la nation. L’État c’est lui. Le nationalisme n’est donc que posture et phrase de tribune. La primauté nationale, c’est Préval, son clan et ses camarades de chambrée. Est-ce une politique de justice sociale quand l’argent du Petro-Caribe n’est pas budgétisé ? Est-ce par nationalisme que Paul Denis démissionne tandis que Préval, lui, reste au pouvoir jusqu’au 14 mai dans l’irrespect de la Constitution ?

S’il songeait à démissionner pour de bonnes raisons, Paul Denis aurait dû s’exécuter le lendemain du séisme avec la création de la CIRH ou au moment des premiers résultats du premier tour de cette parodie d’élections ou encore, face à son impuissance, en tant que ministre de la justice, de ne pouvoir arrêter l’ex-dictateur Jean-Claude Duvalier, le 16 janvier à sa descente d’avion. Non, trop peu pour lui, il pète un câble…parce que son Jude Célestin n’est pas au 2e tour de la présidentielle du 28 novembre. Voilà ce qu’il défend. Tout le reste lui convient, comme si INITE, ce ramassis d’opportunistes avaient, à eux seuls, la solution aux problèmes du pays.

Pourtant,on l’aimait bien, le Paul Denis de TEVASA, Sénateur de la République, il forçait l’admiration, par son courage et sa détermination à lutter contre la corruption. Mais que diable allait-il faire dans cette galère, abandonnant lâchement ses camarades de l‘OPL en pleine tourmente, et laissant Gérald Mathurin s’esquinter tout seul dans le Sud-est ? Où est le patriotisme à épouser et à défendre cette politique de courte de vue de Préval, cette politique de mépris pour les gouvernés, cette politique qui a jeté le pays dans cette situation de crise larvée ?

Le politologue Sauveur Pierre Étienne aurait citer à Paul Denis, au nom de cette amitié indéfectible qu’il revendique, malgré tout, avec ce dernier, le mot de Camus : « un homme ça s’empêche, l’homme est homme non seulement par ce qu’il fait – ses projets, ses produits, ses prouesses – mais, par ce que le scrupule ou la honte le retiennent de faire », au lieu de se contenter de scoops concernant Préval qui – comme tout Haïtien qui se respecte -se serait jeté avec ses petits bras sur son épouse Mme Elisabeth Débrosse-Préval la violentant, la giflant, la battant, alors que celle-ci essayait de lui faire entendre raison.  Où est donc passée la militante Marjorie Michel, ministre de la condition féminine? Attend-t-elle le 8 mars pour s’en émouvoir et sentir sa fibre féministe la titiller pour en dire un mot? Aux dernières nouvelles, le ministre de la justice « démissionnaire », se serait retiré, dans le sud, tel un chef de piquet. Et Préval n’a toujours pas donné suite à sa démission. Pas question d’être tout seul, dans la mélasse, tout le mode doit être éclaboussé, surtout quand ils ont été les scribes et idéologues du projet de la continuité.

Sur ce chapitre-là, le sénateur Joseph Lambert semble plus conséquent, plus cohérent. Il n’avance pas masqué, avec lui, d’emblée, on est fixé. Il ne prend pas de gants et dit clairement ce qu’il pense, tant pis si cela fâche. Drapeau au vent, il est dans ses bêtises jusqu’au bout, jusqu’au cou, il assume ses outrances, ses extravagances. Il a le courage de ses folies… de grandeur, il défend martel en tête sa logique d’en découdre avec tout le monde pour imposer le choix de INITE dont il est le coordonnateur national, jusqu’à ce que le Blanc lui demande de penser à son visa. Et comme il sait décrypter les messages, alors, il revient à des dimensions plus humaines. Il revoit son ton péremptoire, car il sait reconnaitre le principe de réalité. Il sait que ce pays a déjà essuyé des affaires similaires… affaire Luders (même si cela n’a rien à voir). Il est payé pour savoir que le Blanc ne rigole pas. Alors, il prend sa plume, fait amende honorable et exfiltre illico presto Jude célestin. À lui tout seul, il est un cas, Lambert.

Un quart de siècle de perdu

L ‘indécence n’est pas toujours là où on croit. Paul Denis aurait démissionné bien avant, plutôt que de défendre l’indéfendable, cela aurait évité que ce soit le candidat Michel Martelly qui réclame désormais sa tête avec d‘autres. C’est quand même le comble. L’on ne reconnait plus les hommes ni leurs convictions. Les dorures et la pourpre des palais même à terre ont eu raison de leur être. Tout le monde communie dorénavant dans le primum-vivere.

Il n’y a plus de valeurs. Il n’y a plus de cordon sanitaire. Les dirigeants s’en mettent plein les poches et laissent leur peuple dans la crasse pour pouvoir mieux les traiter de microbes, comme le fait le colonel Kadhafi. Un tyran, comme Duvalier peut facilement vivre, impunément à coté de ses victimes, de ceux qu’il a estropiés et ceux qu’il a rendus orphelins, retrouver sa superbe et récupérer les biens qu’il a volés. Quand des citoyens et citoyennes comme Michèle Montas portent plainte, quand circule depuis le 14 février 2011 une lettre ouverte au Président de la République, au Premier Ministre et au Ministre de la Justice, demandant d’incarcérer et de juger Duvalier, l’on se dit tout n’est pas perdu, mais en même temps, l’on ne peut s’empêcher d’y voir une certaine fraicheur d’âme de ces gens. Que peut-on, en effet, espérer de Préval, lui qui n’a pas foutu, en deux mandats, faire la lumière sur le meurtre de son conseiller et non moins ami,  le journaliste Jean Dominique, l’époux de Michèle Montas, dont le 3 avril prochain marquera le 11e anniversaire de son assassinat? Qu’il va juger Duvalier! Lui qui a laissé rentrer l’ex-dictateur dans ce pays devenu un moulin!

C’est à voir, car depuis que son plan de succession a foiré, depuis qu’il a compris que l’OEA ne peut être l’adjuvant qu’il espérait pour ses desseins (une fois n’est pas coutume) – oubliant que l’organisation régionale ne s’est toujours pas libérée de la doctrine de Monroe – le monarque Préval s’est claquemuré dans un silence dont on dit qui lui va mieux, laissant toute la place …à Duvalier qui va sur le terrain et qui lui fait, au passage, une véritable leçon de communication politique en établissant de la proximité avec une population qui a besoin de personne à qui s’identifier, de personne qui s’intéresse à elle. C’était l’atout d’un Aristide et aujourd’hui d’un Martelly, c’est d’ailleurs l’un des reproches que l’on fait à la candidate Manigat, celui d’avoir du mal à atterrir, à descendre de son piédestal et aller à la rencontre de la population. Évidemment cela ne fait pas une politique, il faut aussi avoir la capacité d’indiquer la voie, le chemin, présenter un projet global qui fasse consensus, un projet collectif susceptible de rassembler, de mobiliser et de d’offrir de meilleures conditions d’existence au peuple, autrement, c’est la dérive populiste.

Nos élites ont eu vingt-cinq ans pour donner une certaine allure à ce pays. Des écoles, un repas chaud, de l’eau potable et des latrines, ç’aurait été déjà pas mal dans cette Haïti délabrée. Elles ont préféré se complaire dans des luttes d’égos et dans la défense de leurs petits comptoirs. Depuis 1986, une douzaine de gouvernements, une demi douzaine de coups d’État et autant de débarquements du Blanc, tout autant de missions de l’ONU. Comment s’emporter après quand les Francs-Tireurs dégueulent sur les Haïtiens dans La Presse ou le Journal de Montréal ou quand la Jamaïque humilie le pays à travers sa sélection de football des jeunes de moins de 17ans. N’en déplaise à Antony Phelps, l’Haïtien y prête plutôt le flanc. Ce n’est pas en niant ou en taisant une réalité de misère et d’indigence que l’on en changera la nature. Faudrait-il rétablir le temps de se parler par signe ?

Un deuxième tour pour rien

Vingt-cinq ans plus tard, aucune volonté de rupture, toujours le cautère sur la jambe de bois. Un système au profit des mêmes sous la tutelle de la communauté internationale qui donne le ton « Blan–an di… (le Blanc a dit…) », et le pays tout entier se plie, au diktat. Alors le 20 mars prochain un deuxième tour: Mirlande Manigat du RDNP/Michel Martelly de Répons Peyizan, les deux gagnants du premier tour des élections pour le moins bordéliques. Que peut-on tirer de bon d’un processus électoral vicié à la base ? Quelle légitimité peut avoir un(e) président(e) à partir de ce simulacre d’élections ? Peut-on se targuer d’être président(e) sans avoir une légitimité démocratique du terrain ?

« Blan–an di… (le Blanc a décidé…) », en piste donc, Mme Manigat et Martelly pour la présidentielle. Deux candidats que tout oppose. Un homme, une femme. L’un presque quinquagénaire, l’autre septuagénaire. Mme. Manigat s’est fait connaitre à travers un registre sérieux et professionnel. Professeur d’université, elle fait la joie des intellectuels haïtiens dans un pays où l’illettrisme touche près de la moitié de la population. Si son slogan « Koré Mirlande Manigat, pou tout moun jwen(Supportez Mirlande Manigat, chacun trouvera trouvera son compte)», montre qu’elle est bien en campagne et prête à se fondre dans le paysage, il n’en demeure pas moins que cela sonne faux dans la bouche de la constitutionnaliste. Quand elle donne dans le populaire et va à Cité Soleil, elle reste, malheureusement, peu crédible. Elle a toujours aimé le pouvoir, un peu plus sans doute depuis qu’elle est devenue une Manigat. Étranger à cet univers académique, convenu et conformiste, Martelly doit sa notoriété, lui, à la musique et par ses extravagances lors de ses shows notamment durant le Carnaval en Haïti, autant dire qui a le sens de la communication, il a un bon rapport avec la foule, donc proche des gens. Il est séduit par l’idée du pouvoir depuis qu’il s’est autoproclamé président du « Konpa», la musique urbaine dansante d’Haïti. Madame Manigat n’a jamais souffert d’aucune forme d’irrespect dans les médias haïtiens bien au contraire, elle est même presque vénérée, ses interventions et analyses politiques, par ailleurs, sont très prisées. Par contre, les salles de rédaction vont devoir dorénavant, faire un petit effort, revoir leur ligne éditoriale axée de préférence sur la légèreté voire la trivialité s’agissant de Martelly. Si un musicien de « Konpa», par définition, n’a pas grand-chose à dire, sinon des banalités, des vulgarités, les journalistes doivent savoir désormais qu’ils parlent peut-être au futur Président de la République, ce qui suppose une certaine tenue. Ce n’est peut-être pas un intellectuel, mais il a su mettre en échec pour le moment le plan de INITE qui voulait Jude Célestin à tout prix. Il est actuellement au deuxième tour, au grand dam des professionnels de la politique haïtienne et ce n’est pas rien.

Au demeurant, les deux compétiteurs en lice pour devenir le 56e président d’Haïti n’ont, en effet, rien en commun, pourtant, à bien y regarder, il y aurait à tout le moins, trois points de convergence entre Martelly, et Mme Manigat.

Elle qui se défend de pas être une chanteuse, elle oublie un peu vite d’avoir exécuté avec brio, un super duo avec Martelly, la plus belle des palinodies au Karibe Convention Center, rappelez-vous c’était un 28 novembre 2010, au fort de la contestation et de la demande d’annulation des élections, de là est né sans doute le slogan « devan devan nèt (je suis en tête et j’y reste) ». En d’autres termes, ils peuvent tous les deux changer d’idée, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, d’une part. D’autre part, ils ont chacun au moins un grain de sable  dans leur mécanique :Martelly n’assume pas le Sweet Micky sulfureux avec ses excentricités et ses obscénités qui lui valent toute sortes de quolibets que l’on trouve aisément sur le net. Excédé, il a tendance à dire, quand il est soumis à la question : « Lui c’est lui, moi c’est moi », comme si l’on pouvait dissocier l’un de l’autre. Or tout le monde sait que Michel Martelly doit sa popularité à Sweet Micky. De même que l’on ne peut parler de Mme Manigat sans sentir immédiatement l’ombre, voire toute la présence imposante de son mari tonitruant dont l’image est hélas ! entachée d’une double éclaboussure, à savoir son accession au pouvoir en 1988 dans des conditions peu éthiques qu’une certaine classe politique ne lui a jamais pardonnée et les insultes proférées à l’endroit du peuple haïtien, lors de sa défaite aux élections présidentielles de 2006. Elle ne peut pas dire non plus, « lui, c’est lui, moi, c’est moi », quand on sait qu’elle lui doit en quelque sorte le leader qu’elle est devenue. Et enfin, la composition du cercle rapproché des deux candidats, qui serait constituée, dit-on avec de plus en plus d’insistance, principalement de Duvaliéristes très influents. Dans un tel cas de figure, l’un vaudrait l’autre, que ce soit l’un ou l’autre, au final c’est Duvalier qui gagnera. Serait-on dans une entreprise de réhabilitation de Duvalier? Est-ce l’objectif du lobby Duvalier, faire de 2011, une année dédié à l’ex-dictateur ?

Changer de logiciel

Après plus de deux cents ans d’égarement, d’abandon de son sort à l’autre et d’aliénation, le résultat n’est pas brillant, c’est le moins que l’on puisse dire. « La vérité, disait Franz Fanon dans les Damnés de la terre, est que la colonisation, dans son essence, se présentait déjà comme une grande pourvoyeuse des hôpitaux psychiatriques ». L’Haïtien est encore malheureusement dans cet état mental de colonisé. Il faut reconnaitre que cette éducation, dans le sillage du concordat de 1860 qui forment et formatent des gens coupés de leur milieu, coupés de leur histoire, de leur vécu, sans aucune vraie conscience nationale, n’y a pas aidé non plus.

Il convient maintenait de changer de logiciel, refonder, reconstruire le lien national par un travail d’éducation des consciences à l’histoire, à la citoyenneté, à partir d’une autre école. Cette conscientisation doit s’étendre également aux réseaux de clientélisme, aux réseaux d’allégeance et d’appartenance qui sont profondément ancrés dans la société haïtienne, à tous ces réseaux d’affaires et autre groupe de Bourdon qui militent pour que rien ne change, pour que la situation continue à évoluer suivant les mêmes fondamentaux d’exploitation et d’exclusion. Cette élite de moins de 5 % doit comprendre que le bien de chacun passe par le bien-être des 95 %.

Il est désormais de salubrité publique d’organiser un débat citoyen pour poser et discuter de toutes ces questions, sans totem ni tabou. Cette tâche ne peut plus souffrir de délai, ni de renvoi. Les dirigeants, quels qu’ils soient de ce pays, doivent s’y atteler. Ce dialogue entre Haïtiens est capital si nous voulons voir le bout du tunnel, si nous voulons faire bouger les lignes dans le sens de la construction et de l’édification d’une société de liberté, de démocratie et de justice sociale. Ainsi nous serons apte à établir des rapports plus équilibrés avec nos voisins et avec tous ceux qui veulent bien être nos amis. Comme aimait dire Georges Anglade, citant Gaston Bachelard «  nous serons réunis dans la preuve, dès que nous aurons la garantie d’avoir posé le même problème ». 

Garoute Blanc
garoub@yahoo.fr
Cadillac 28 février 2011

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(PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com- Cr.Google -Joseph Michel Martelly de Repons Peyizan et Mirlande Hypolite Manigat du RDNP, les deux candidats qui doivent s’affronter lors du deuxième tour de la présidentielle haïtienne le dimanche 20 mars 2011)