Bouleversées par l’ampleur de la catastrophe qui a détruit Haïti le 12 janvier dernier, mais ragaillardies par la solidarité québécoise et canadienne, quatre enseignantes du Collège Calixa Lavallée, en l’occurrence, Cynthia Nelson, Marie-Carla Chéry, Laurence Julien, Rébecca Julien, ont eu l’ idée d’organiser une marche à Montréal-Nord.
Dominique Blanchette, le directeur de ce collège dont la population estudiantine d’origine haïtienne avoisine les 25%, a rapidement avalisé la démarche et confie, lors d’une entrevue à l’Agence de presse «Média Mosaïque», prendre une part active en vue de la tenue de l’événement qui se déroulera ce dimanche 31 janvier.
Artistes et élus adhèrent
Des élus, divers paliers gouvernementaux confondus, ont déjà donné leur appui et confirmé leur présence. Les organisateurs annoncent en ce sens la présence du député Denis Coderre, de la ministre Line Beauchamp, du maire Gilles Deguire, des conseillers Monica Ricourt et Frantz Benjamin, etc.
Des célébrités artistiques et sportives, telles que Sylvie Desgroseillers, Don Carnage, Joachim Alcine, les membres du groupe hip hop Muzion, etc., y seront également de la partie. Celles-ci ont d’ailleurs promis d’offrir une prestation en la circonstance, avions-nous appris de même source.
Objectif de la marche
L’une des personnes qui s’active aux côtés de M.Blanchette en la circonstance, l’enseignante Cynthia Nelson, a précisé que «l’objectif de la marche est de manifester notre solidarité envers les victimes du séisme et pour appuyer les familles décimées par la catastrophe.»
Mme Nelson, de poursuivre, à nos micros: «c’est pour dire que nous sommes avec Montréal-Nord» qui, par transitivité, est touchée de plein fouet par le séisme, étant donné qu’il s’agit de l’arrondissement où réside le plus grand nombre de familles d’origine haïtienne au mètre carré dans la métropole québécoise.
M.Blanchette est du même avis. «Le fait de mettre en branle cette marche est une action concrète que nous voulons poser en mémoire de ceux et celles qui sont victimes de cette horrible tragédie», a enchaîné le directeur de Calixa Lavallée qui a raconté qu’un de ses enseignants compte huit orphelins dans sa propre famille suite à la catastrophe.
«En tant que directeur de cette école, j’étais surpris de voir l’adhésion et la grande mobilisation qui ont donné forme à notre idée. Les enseignants du primaire, des gens de l’arrondissement, les policiers, les élus municipaux, se sont rapidement joints à nous pour organiser ce grand événement», a témoigné Dominique Blanchette en entrevue à MEDIAMOSAIQUE.Com.
Pour ou contre la réunification familiale «élargie»?
Cynthia Nelson a toutefois pris le soin de préciser «qu’il s’agit d’une marche et non une manifestation». Elle ajoute que cela va se dérouler dans la tranquillité en guise de respect pour les 200 000 personnes tuées lors de ce séisme. Mme Nelson ne s’oppose pas à un élargissement du concept de «réunification familiale» tel que réclamé par plusieurs leaders de la communauté haïtienne, mais insiste pour dire que «cette revendication n’est pas l’objectif visé par la marche».
Même son de cloche de la part de Dominique Blanchette. «L’objectif de notre marche ne va pas dans ce sens-là même si j’imagine que les gens de notre organisation sont en faveur d’une telle demande. Notre objectif véritable c’est vraiment de permettre un recueillement en souvenir des victimes de ce séisme. Cela ne veut pas dire que nous ne sommes pas favorables au principe d’élargir la notion de famille» a commenté le directeur du collège.
Le public est attendu à 13 heures ce dimanche 31 janvier à Calixa Lavallée d’où sera donné le coup d’envoi de la marche sous le coup de 14 heures. Les participants seront invités à signer une banderole de solidarité dédiée à la mémoire des victimes. Un arrêt sera observé à la rue Alfred en face du centre de crise, mis sur pied comme lieu de rassemblement par l’arrondissement, dont la fermeture a été annoncée pour le 31 janvier.
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