Enfin l’alternance après deux décennies de « gauche » en Haïti

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La Rédaction

MONTRÉAL – Haïti a un nouveau chef d’État. Michel Joseph Martelly est l’homme dont l’imprévisible destinée a fait de lui le 56e homme à être couronné président de cette République qui a conquis son indépendance il y a déjà deux siècles (1804 – 207 ans).

 

Aux yeux du monde et de la nation

Le successeur de René Préval, qui aura la lourde et délicate mission de reconstruire le pays détruit par le séisme du 12 janvier 2010,  a pris ses fonctions samedi 14 mai en présence d’une centaine de parlementaires haïtiens, des anciens ministres de l’équipe Préval ainsi que par des membres de délégations étrangères.

Parmi eux, le chef de la diplomatie française Alain Juppé, l’ancien président américain Bill Clinton et une dizaine de chefs d’Etats étrangers comme le président de la République dominicaine voisine Leonel Fernandez.

Des milliers de supporters, massés derrière les grilles du Palais national en ruines, ont chaudement ovationné le nouveau président qui a fait ressortir, dans son premier discours à la nation, les richesses du pays décrit pourtant comme l’un des plus pauvres de l’hémisphère.


Martelly, le nationaliste

S’il doit sa victoire aux pressions exercées par la communauté internationale sur les autorités qui lui ont précédé, Martelly, décrit comme un homme de droite, n’a pas hésité à afficher sa fougue nationaliste en se référant notamment à Jean-Jacques Dessalines, le père de la patrie, peu adulé en Occident.

Le nouveau président a aussi qualifié de héros plusieurs contemporains haïtiens de la diaspora qui ont su briller à l’échelle de la planète. Michel Joseph Martelly a notamment cité l’ex-gouverneure générale du Canada et envoyée spéciale de l’Unesco en Haïti, Michaëlle Jean.

Il a aussi invité le peuple à se référer aux réalisations de la star du hip hop Wyclef Jean et à celles du richissime homme d’affaires haïtiano-américain de Texas, Dumarsais Siméus, qui avaient tous les trois effectué le déplacement pour l’occasion.


Échec de la « continuité » rêvée par Préval

À noter que, si on exclut les quelques interrègnes au cours desquels la gauche incarnée par l’avènement de Jean-Bertrand Aristide en 1991 a été contrainte de se tasser, l’électorat haïtien ne s’est jamais laissé séduire par un tenant de la droite.

Martelly est définitivement cet homme de droite qui a rallié la jeunesse (pourtant acquise aux idéaux de Che Guevara et consorts), l’élite traditionnelle, les néo-duvaliéristes, les pro-FAd’H, et même une frange considérable des masses déçues de cette « gauche » qui a appliqué servilement la médecine du PAS (Plan d’ajustement structurel) ou les théories de Bretton Woods.

 

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PHOTO MEDIAMOSAÏQUE -( Le premier couple haïtien en train de recevoir l’hymne présidentiel exécuté par la fanfare du Palais national)