Du « konpa évangélique », on en redemande à Montréal (FESTIVAL)

1951

La Rédaction

MONTRÉAL – Calqué sur le « konpa direk » haïtien, ce gospel coloré des Caraïbes, prend de l’épaisseur dans la diaspora haïtienne où Montréal est sur le point d’en devenir l’épicentre. Cet événement, très prisé notamment dans les milieux protestants, est même hissé au rang de festival.

Vers une tradition

En effet, pour la quatrième année consécutive, ce show « chrétien », qui fidélise une clientèle en pleine expansion et qui n’a rien à envier aux manifestations « mondaines » du même genre dans la communauté haïtienne, reprend l’affiche du 14 au 15 mai à partir de 17h à l’aréna Etienne Desmarteau.

Dans un tel environnement, on fait place nette aux « louanges », à « l’adoration », à « l’exaltation » sous « l’onction du st-esprit ». En clair, on est complètement aux antipodes des festivités traditionnelles de konpa interpellant le « coller-serrer », la sensualité (le sexe, le flirt, les conquêtes féminines ou masculines…).

Du « konpa chrétien électrisant »

À chaque milieu ses têtes d’affiche: là où les fans de konpa ne jurent que par « Carimi », « T Vice », « Kreyòl la », etc,; le monde évangélique raffole, paradoxalement et avec la même intensité, de ses groupes fétiches, dont Révélation Mizik de Miami, surnommé « la coqueluche de la jeunesse et des mélomanes du konpa évangélique ».

Sans oublier les « Toto Nécessité, Assade Francoeur, venant directement de la Floride, deux pionniers de la musique haitienne qui ont fait leur marque dans le monde séculier et qui ont fait le choix de mettre leurs talents au service de Jésus-Christ », peut-on lire dans un communiqué émanant du PDG de Polytronic Productions, Jean-Wesley Charles, à l’origine du concept.

Ils viennent, en effet, de partout: des USA (Claude Aurélien, Bénédict Lamartine, Carine Fabien, Poppy Duverné, Didi Jérémie), d’Haïti (Laurore Odenat et Jean-Claude Dérisier Zoom) et évidemment de Montréal (les groupes Grâce, Vocation Divine, les artistes Alexandra Altimé, Junior Sandaire, Marcelin Marcel Pierre et le groupe C2J gospel Band, le groupe qui fait courir les jeunes et les moins jeunes de Montréal.), a-t-on inscrit dans la programmation.

Effet thérapeutique

À noter que, si le fait de pactiser avec le « konpa direk » fait sourciller les plus conservateurs du monde évangélique, d’autres y voient en revanche une bouffée d’oxygène pour la foi chrétienne qui perd du terrain au fil des années.

Et si certains sont d’avis que ce rythme adopté par ces artistes protestants n’est pas tout à fait « catholique », inapproprié, voire atypique, d’autres, estiment, cependant, que cette nouvelle tendance permet de récupérer une frange assez considérable de jeunes fidèles ou d' »enfants de la promesse » qui, de manière trop précoce, « décrochent spirituellement ».

Contactez Polytronic 8945 St-Michel, 514-323-9222 ou 514-777-8136  ou au www.polytronic.ca