CCHC: une chambre de commerce encore moribonde six ans après son lancement

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MONTRÉAL – La Chambre de commerce haïtiano-canadienne(CCHC), pilotée par Simon Marcelin, a du plomb dans l’aile. Créé pour combler un vide chronique, tant au niveau associatif qu’entrepreneurial, cet organisme tarde à prendre son envol et peine à inverser la tendance dans une communauté où les entrepreneurs constituent un pourcentage risible comparativement à ceux qui se contentent d’être des salariés.

 

Refusant d’imputer la responsabilité à l’administration qu’il dirige, M.Marcelin dénonce plutôt «une lenteur dans la communauté». À son avis, «on ne peut pas aller vite avec les Haïtiens. Ça prend beaucoup d’énergie pour mobiliser nos compatriotes qui n’avaient pas cette culture d’affaires», a-t-il tranché.

Chambre de «petits vieux»

Lancée en 2004, cette association d’entrepreneurs que certains qualifient de «chambre de « granmoun (petits vieux-en créole) »» ne compte, pour l’heure, qu’une cinquantaine de membres, a révélé M.Marcelin lui-même lors d’une entrevue que lui a accordée l’Agence de presse «Média Mosaïque».

Simon Marcelin, qui dirige l’une des plus grandes maisons de transferts de Montréal vers Haïti (Unitransfer), n’y voit rien de péjoratif dans l’étiquette «chambre de granmoun» étant donné que la CCHC, a-t-il indiqué,  a été fondée en réaction à l’existence de la JCCH qui ne s’occupe que des jeunes, laissant ainsi orphelins les gens d’affaires  et professionnels dont l’âge excède la quarantaine.

Mobiliser : le grand défi

Déplorant le fait que la culture du bénévolat trouve très peu d’adeptes chez les Haïtiens, Marcelin estime que cela rend la tâche plus difficile encore pour les entreprises et pour les associations de la communauté qui ne figurent malheureusement pas dans la catégorie des plus nanties de la société. Alors, «il nous faut absolument des bénévoles, c’est la condition sine qua non pouvant nous permettre d’aller de l’avant», a réitéré le président de la CCHC.

L’âge constitue un facteur de ralliement, a-t-il plus loin fait remarquer en évoquant le cas de la JCCH (Jeune chambre de commerce haïtienne) qui peut, selon lui, s’assurer de rejoindre une clientèle, non seulement jeune, mais ayant fréquenté souvent le même cégep ou la même université. Des affinités qui peuvent certainement faire la différence, a-t-il souligné.

Tel n’est cependant pas le cas pour la Chambre de commerce haïtiano-canadienne (CCHC) qui se doit, dit-il, «d’aller chercher ou de mobiliser des gens qui viennent d’Haïti disposant d’un parcours particulier, d’anciens ou de nouveaux hommes d’affaires et des professionnels qui ont des compétences et des profils assez variés».

 

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (Le directeur général de la Unitransfer Montréal et président de la Chambre de commerce haïtiano-candienne CCHC, Simon Marcelin, en ses bureaux sur la rue Pie IX)