Plus les communautés s’auto-excluent, moins il y aura de la diversité à l’ADISQ (SHOWBIZ)

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«Il n’y a pas assez de couleurs à  l’ADISQ, tout le monde se plaint, mais que font les communautés?, se demande Senaya qui pense que, plus celles-ci ne s’impliquent pas dans le processus, plus les artistes issus de la diversité ne graviront pas la tribune de l’ADISQ.

L’étoile montante du showbiz de la diversité, Senaya, ne voit pas de «hasard» ou de «mystère» dans cette triste réalité, à savoir,  le fait que le plus grand gala du disque et du spectacle (l’ADISQ) ne soit que le reflet d’un monde strictement blanc ou québécois «pure laine».

Avant de critiquer les organisateurs, l’artiste d’origine antillaise et sénégalaise croit aussi qu’une part du blâme revient aux membres des communautés issues de l’immigration qui doivent , selon elle,  se manifester pour que les premiers puissent tenir également compte des choix des seconds.

Les immigrants absents aux spectacles?

À l’instar de la garde rapprochée de Lynda Thalie qui l’avait récemment révélé à notre rédaction, «Média Mosaïque» a, en effet, constaté, lors du retour de Senaya sur la scène montréalaise le 3 décembre dernier au Balattou, que très peu d’immigrants assistent aux concerts de l’auteure du tube montréalais «Garde la tête haute».

«Les Québécois sont en majorité dans mes spectacles, même s’il y a de plus en plus de visages de gens issus de l’immigration, mais  ça m’a pris du temps pour  monter ce public et ils n’étaient pas les premiers à répondre, les membres de la communauté noire (haïtienne, africaine, anglophone ou francophone)», de déclarer, Senaya.

«Et pourtant, paradoxalement, ils sont les premiers à me féliciter dans la rue, à me dire qu’ils aiment ce que je fais. Je suis parfaitement d’accord, sauf qu’ils doivent comprendre que l’amour ne doit pas être passif, il doit être actif», a-t-elle exhorté.

Pour que l’ADISQ ne soit plus monocolore

La chanteuse presse les Néo-Québécois, qui sont nombreux à se plaindre de leur non- représentativité à ces grands rendez-vous culturels, «d’aller dans les spectacles, d’acheter les albums, d’appeler les radios pour que finalement on se retrouve à l’ADISQ. C’est important de le faire, si vous aimez un artiste, si vous souhaitez qu’il vous représente, il faut agir en ce sens».

«Comment cela se fait : prenez votre téléphone, demandez pour que votre artiste passe en ondes, que ce soit dans les radios commerciales ou dans les radios communautaires et c’est comme ça que votre artiste sortira de l’anonymat», a-t-elle poursuivi.

Le show-business «c’est comme la politique»

De l’avis de Senaya, «il est temps qu’on aille droit au but et de se dire désormais qu’est-ce qu’on fait? Il faut aller à la base de la question. Les communautés ne doivent plus rester passives puisqu’elles constituent une force et un pouvoir qui peuvent faire la différence dans ce cas également».

«C’est comme dans la politique, les politiciens ne prennent pas au sérieux les communautés qui ne votent pas. Ce n’est pas différent dans l’industrie du disque et des spectacles. Il faut que les communautés aient des gens qui les représentent dans tous les secteurs du Québec et la culture est aussi domaine-clé de la vie économique», a conclu l’artiste.

 

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (En haut, images de satuettes ou de trophées remises ordinairement aux artistes lors des galas de l’ADISQ. En bas, à droite, la star Senaya entourée de quelques-uns de ses musiciens)