Les élites noires du Québec, très peu solidaires? Oui, répond Senaya (RELÈVE)

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Dans cette société québécoise où l’on voit émerger très peu de réussites de la communauté noire, l’égocentrisme devient quasiment la norme, déplore Senaya qui se plaint du manque de solidarité et d’entraide de certaines têtes d’affiche de sa communauté sur qui la relève devrait normalement compter.

Première utopie

«On est femme, on est artiste, et c’est une réalité, on est noire, de culture noire, on s’attend à être épaulée par ceux, c’est vrai qu’ils ne sont pas nombreux, qui sont de culture noire et qui sont déjà arrivés quelque part, et c’est triste de constater qu’il y a très peu d’entraide», a dénoncé, avec un franc-parler hors-pair, Senaya, en entrevue à l’Agence de presse «Média Mosaïque».

À en croire la Montréalaise, «le système a laissé quelques personnalités noires atteindre le sommet» et malheureusement, celles-ci «deviennent, sans vouloir généraliser,  égoïstes…  il y a très peu d’aide. On est un peu naïve quand on entre dans le milieu du show-business québécois, ça a été mon cas, maintenant ça ne l’est plus!»

«On a des communautés noires, on s’attend à être appuyée par elles. Souvent, c’est l’inverse et c’est dommage! On pense que ce seraient les membres de ces communautés (haïtienne, africaine, antillaise, anglophone ou francophone) qui seraient les premiers et les plus grands consommateurs de nos produits, on tombe un peu des nues», a poursuivi Senaya qui avoue n’éprouver aucune rancune contre les siens même si elle n’arrive pas à comprendre cette logique, cette façon de faire ou cette mentalité.

La deuxième utopie

Par ailleurs, l’artiste d’origine antillaise et sénégalaise, dont les compositions constituent un savoureux mélange de de funk, de hip-hop, de jazz, de soul, n’a pas caché sa surprise de voir que ses contrats proviennent beaucoup plus d’ailleurs que du Québec où elle élit domicile.

«Pourtant, la majorité de mes textes sont en français. Comment se fait-il que je sois plus sollicitée dans le reste du Canada, à l’étranger que dans le Québec où je vis c’est assez étonnant! Est-ce que ça dénote un problème? Je pense que oui. Je pense qu’il y a encore beaucoup de préjugés, je suis désolée de le dire, ça existe encore, et on doit se battre chaque jour pour trouver sa juste place dans le milieu du show-business au Québec», croit Senaya.

À noter que, Senaya qui a été lauréate du Festival international de la chanson de Granby en 2003, et dont l’opus le plus récent «Garde la tête haute» a été nominé «meilleur album francophone en 2006» au Québec, a fondé récemment, en compagnie de sa sœur,  sa propre maison de disques «Vu sur scènes Inc.», avions-nous appris à l’Agence de presse «Média Mosaïque».

 

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Hubert Molaire (Senaya, au centre, pose avec quelques-unes de ses adminratrices, pour le photographe de «Média Mosaïque», Mai 2009)