Relation «mentor/mentoré»: pour démarrer en affaires dans la sérénité (BUSINESS)

1489

Les témoignages respectifs de Mohamed Aouini,  directeur développement des affaires de la caisse Mercier-Rosemont, et d’Aliou Sow, nouvel arrivant d’origine guinéenne souhaitant lancer sa propre maison d’édition à Montréal, illustrent, de fort belle manière, l’économie d’un tel compagnonnage.

En effet, entre le premier qui agit à titre de mentor auprès du second, qui a déjà brassé des affaires dans le continent noir avant d’opter pour le Québec, mais ignorant tout de la culture entrepreneuriale de la Belle Province, s’installe une relation de confiance qui fait un peu baisser la pression chez Aliou Sow.

L’aide d’un mentor fait la différence, comment?

M.Aouini établit, d’entrée de jeu, un distinguo entre un «jeune entrepreneur d’âge»  et un «jeune entrepreneur de profession». Selon lui, l’aide d’un mentor est fondamentale pour ce dernier, qui, dans ce cas-ci, est un immigrant souhaitant s’imposer dans un marché où les us et les coutumes du milieu et même de son éventuelle clientèle lui échappent.

«Il (Aliou Sow) a beaucoup d’écarts à combler: des façons de penser, d’agir, de réfléchir, d’intervenir, dans le cas de cet entrepreneur qui vient d’arriver, et ce n’est pas une question de diplômes, de race ou de couleur de peau qui va, non plus, changer la donne, c’est plutôt le savoir-faire, la façon de s’impliquer dans le milieu des affaires de cet individu qui va faire la différence», insiste Aouini.

Il ne part pas à zéro

Aliou Sow dispose cependant d’une longueur d’avance sur «un jeune entrepreneur d’âge» ou en herbe né au Québec, a tenu à faire remarquer son mentor. «Il a déjà le sens des affaires, une expérience internationale à son actif, ce qui lui manque, c’est un peu l’imprégnation de la culture d’affaires québécoise», a nuancé Mohamed Aouini.

«Ce qui me fascine chez mon mentoré, c’est son humilité, sa capacité d’écoute malgré sa maturité, son expérience et en dépit de la différence d’âge peu significative qui nous distance», a félicité le directeur développement des affaires de la caisse Mercier-Rosemont du Mouvement Desjardins. Aouini, qui a également roulé sa bosse à l’étranger avant de jeter l’ancre ici au Québec, avoue même se retrouver dans le parcours personnel de son mentoré.

Aliou Sow : «je me sens vraiment encadré»

«Mon souhait de me lancer en affaires dans la lignée de mon passé récent d’éditeur dans l’Afrique subsaharienne et dans le Maghreb a trouvé un bel écho chez mon mentor», a lui-même laissé entendre M.Sow qui,  à l’instar de M.Aouini, Québécois d’origine tunisienne, y voit un marché viable et encore inexploité ici dans la Belle Province.

Le mentoré se dit «heureux et chanceux d’avoir rencontré un tel personnage» sur son parcours. Aliou Sow confie être «très confortable dans cette relation» qui lui permet d’avoir l’éclairage d’une personne avisée et qui lui a ouvert d’emblée les portes de son réseau.

«J’ai un mentor qui me comprend, qui m’écoute, qui me permet de maîtriser les contours du monde des affaires au Québec, les relations de travail dans la société québécoise et canadienne», a témoigné le Néo-Montréalais qui a été référé à Mohamed Aouini par le REPAF (Réseau des entrepreneurs et professionnels africains). M.Aouini détient un statut de membre au sein du REPAF auprès duquel il offre également ses services à titre de mentor.

«Je suis, grâce aux contacts dont dispose mon mentor, en interaction actuellement avec plein d’opérateurs du milieu économique québécois », a poursuivi ce «jeune entrepreneur de profession» qui n’entend pas se départir de ses galons obtenus dans son pays d’origine. Au contraire, l’ossature de son plan d’affaires vise à jeter un pont culturel (faire circuler les ouvrages, à double sens, bien sûr) entre le Québec et l’Afrique.

 

MEDIAMOSAIQUE.Com Articles reliés

 

 

 

PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (À gauche, le mentor Mohamed Aouini, directeur développement des affaires de la caisse Mercier-Rosemont, et, à droite, son mentoré Aliou Sow, jeune entrepreneur de profession, lors d’un tête-à-tête avec «Média Mosaïque» à la caisse Mercier-Rosemont){jcomments on}