La Rédaction
MONTRÉAL – Les Québécois d’origine haïtienne organisent un radioton le samedi 21 mai à Montréal dans le but précis de voler au secours des populations affectées par les récentes inondations au Québec, ont annoncé, ce mercredi en conférence de presse, des leaders de la communauté réunis à l’initiative du député de Viau Emmanuel Dubourg.
Un comité d’urgence, formé, entre autres, du consul général d’Haïti Pierre-Richard casimir, du conseiller municipal Frantz Benjamin, de la directrice de la Maison d’Haïti Marjorie Villefranche, de représentants de plusieurs médias, organismes et associations, s’est mis au travail depuis le 9 mai dernier pour mobiliser la communauté en ce sens, a appris l’Agence de presse Médiamosaïque.
Après s’être rendu personnellement sur les lieux pour constater l’ampleur du sinistre, le député de Viau, qui a été mandaté par le premier-ministre du Québec lors du séisme qui avait ravagé Haïti en 2010, n’a eu nul autre réflexe que de voir comment la communauté haïtienne pourrait venir en aide aux populations sinistrées, d’où le lancement de la campagne « Solidarité Haïti-Inondations au Québec ».
« Nos familles sont d’abord ici »
À un journaliste qui demandait aux conférenciers: « la communauté haïtienne, a-t-elle les ressources suffisantes et supplémentaires pour prendre une telle initiative? » Le consul général d’Haïti de répondre: « les Haïtiens n’ont jamais été riches, pourtant c’est un peuple qui est habitué à partager… »
« Culturellement, les Haïtiens n’attendent pas qu’ils soient débordés de richesses pour commencer à partager. Le peu que l’on a on est capable de le partager et surtout quand on parle de bénévolat, on peut et on va le faire avec tout le cœur… », a renchéri Pierre-Richard casimir.
Poursuivant, dans la même veine, le député de Viau a tenu à préciser que » nos familles sont d’abord ici… C’est le geste, c’est le symbole qui est important. Nous n’avons fixé aucun montant à atteindre, ce qui compte c’est de mobiliser les gens, nous allons inciter les gens à donner. Une section du site Internet de la Croix-Rouge (Division Québec) sera réservée à cet effet. »
Au-delà du geste
Si la directrice de la Maison d’Haïti admet que « l’argent est bel et bien incontournable », cependant, Marjorie Villefranche, se référant au passé récent du séisme et à l’accompagnement offert par son organisme aux parents et aux proches de la catastrophe, a fait valoir que « les gestes de réconfort sont aussi d’une importance capitale ». Mme Villefranche informe que « dès que les circonstances le permettront, une délégation de la communauté haïtienne se rendra sur les lieux pour réconforter les sinistrés ».
Pour sa part, à titre d’élu municipal de l’arrondissement Saint-Michel, Frantz Benjamin se dit doublement enthousiaste de participer à un tel effort, puisque, a-t-il dit, « plusieurs dizaines de municipalités de la Province ont été dévastées par ces intempéries, et au-delà de tout ça, c’est des agriculteurs, c’est le grenier du Québec qui est affecté, c’est aussi la communauté haïtienne qui est touchée « .
« Je me souviens, l’union fait la force »
Une occasion qui illustre de façon éloquente une « citation » qui porte l’empreinte d’Emmanuel Dubourg: « Je me souviens, l’union fait la force ». Une phrase qui n’est rien d’autre qu’une addition de la devise du Québec (Je me souviens) et de celle d’Haïti (L’union fait la force).
Rappelons que, pour aider les Haïtiens à faire face à la catastrophe du 12 janvier 2010, sensibilisé par le drame, le peuple québécois (environ 8 millions d’habitants) a été le plus généreux au monde envers les Haïtiens. La Croix-Rouge avait chiffré à hauteur de 35 millions de dollars les fonds amassés rien qu’au Québec pour assister les sinistrés d’Haïti.
PHOTO MEDIAMOSAÏQUE (En haut, les panélistes lors de la conférence de presse du mercredi 11 mai au centre communautaire « La Perle retrouvée »)