Un Haïtien décapité comme un porc en République Dominicaine

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SANTO-DOMINGO (MÉDIAMOSAÏQUE) – Un jeune immigrant haïtien a connu une fin atroce le week-end écoulé dans l’autre partie de l’île. Carlos Nérilus a eu la tête coupée par des Dominicains qui n’ont pas hésité à filmer la scène.

Munis de machettes, les «bouchers» ont extirpé avec une violence indescriptible la tête du corps de la victime. Le tout sous les vivats d’une foule au sein de laquelle des jeunes filmaient l’événement via leurs téléphones cellulaires, a rapporté le journaliste Ramón Urbáez du quotidien dominicain Listin Diario.

Dans son article, posté en date du 3 mai 2009, disponible sur Listindiario.com, consulté par l’Agence de presse «Média Mosaïque», Ramón Urbáez, décrivant la scène, estime qu’une telle exécution sommaire «nous rappelle « l’ère de la terreur » de la France révolutionnaire au XVIII siecle».

Ordinairement peu loquaces, même en cas de méfaits envers leurs ressortissants en République voisine, les autorités haïtiennes n’ont cette fois pas hésité à monter au créneau pour exiger que la lumière soit faite autour de ce crime crapuleux. Le diplomate dominicain accrédité à Port-au-Prince a même été convoqué à la chancellerie haïtienne, avions-nous appris.

Au micro de la radio privée haïtienne Vision 2000, captée à Montréal à l’Agence de presse «Média Mosaïque», le chef de la diplomatie haïtienne, Alrich Nicolas, a exigé que la police et la justice dominicaine punissent le ou les coupables, car a-t-il soutenu, les Dominicains n’ont pas le droit de se faire eux-mêmes justice.

Attaquée par une foule qui l’a pris en chasse, la victime était accusée d’avoir tué un citoyen dominicain. Des accusations qui n’ont jusqu’ici pas été confirmées par les autorités policières dominicaines, ordinairement peu enclines à porter secours aux ressortissants haïtiens menacés.

Cet incident, qui a fait un tollé en début de semaine en Haïti,  illustre une fois de plus l’animosité latente ou la relation amour-haine qui a toujours émaillé les rapports entre ces deux peuples qui partagent pourtant la même île.

À noter que plusieurs raisons contribuent au malaise des résidents haïtiens en terre voisine. Elles sont d’abord historiques (Haïti, puissance régionale expansionniste  au début du 19e siècle a occupé la République Dominicaine pendant près d’un quart de siècle (1822 à 1844). Un affront que les Dominicains ne pardonnent jamais aux Haïtiens.

Elles sont également d’ordre  économique et migratoire (un flux exponentiel d’immigrants illégaux haïtiens, fuyant la misère chez eux,  traversent régulièrement la frontière à la recherche d’une meilleure vie, compliquant ainsi le quotidien des Dominicains qui ne sont pas pour autant mieux lotis).

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