La Charte expliquée « pour la première fois » aux médias de la diversité

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Une première manche remportée par Bernard Drainville et Diane De Courcy. Leur grand oral tardif avec les représentants des médias de la diversité autour de la «Charte des valeurs québécoises», s’est plutôt déroulé en dehors de la moindre cacophonie dans les locaux du ministère de l’Immigration.

Ambiance et surprises

Guindés au tout début de l’exercice, les deux ministres, accompagnés curieusement d’agents de sécurité (placés dans des endroits stratégiques de la salle), ont du faire face à un déluge de questions de la part des journalistes qui étaient nombreux à répondre à cette invitation.

S’ils s’attendaient plutôt au pire, Drainville et De Courcy allaient rapidement retrouver leur aplomb, avait constaté l’Agence de presse Médiamosaïque. Car, si les questions anti-charte étaient prévisibles, grande a été la surprise de plus d’un de constater que le projet péquiste a reçu également du soutien de la part de plusieurs membres de ces médias.

Drainville et De Courcy contr’attaquent

Aux questions évoquant l’hostilité de bon nombre d’immigrants vis-à-vis de la Charte, posées par plusieurs confrères de médias, notamment latinos et arabo-musulmans, Bernard Drainville et Diane De Courcy n’ont pas bronché de leur plan de match. Le ministre des Institutions démocratiques a rétorqué que cette Charte, prônant l’égalité hommes/femmes, est,  à l’inverse de ce que certains prétendent, «une proposition pour rapprocher tous les Québécois».

Relativisant le mécontentement palpable qui prévaut dans bon nombre de communautés, Drainville a comparé l’atmosphère actuelle à celle qui a prévalu au Québec lors de l’adoption de la « Loi 101 » dont l’objectif ultime ne visait qu’à favoriser l’épanouissement des enfants d’immigrants à travers une langue commune. Les opposants d’hier ont finalement compris que l’initiative péquiste était plus que visionnaire, a-t-il défendu.

La No 1 du MICC, Diane De Courcy, en appui à son collègue, tenait à rassurer les membres des médias de la diversité, tout en suggérant à ceux-ci de rapporter ce message, à savoir que, la pédagogie mise de l’avant par le gouvernement consiste à inviter tous les corps constitués de la société à discuter sereinement de la question. «Tout n’est pas encore coulé dans le béton, au contraire, l’exercice que nous sommes en train de faire avec vous et avec les autres vise à définir les orientations de cette Charte», a laissé entendre Mme De Courcy.

Oubli ou mépris du gouvernement?

Il importe de mentionner que, deux remarques pertinentes ont été faites à l’endroit des deux ministres péquistes. D’abord, on leur a reproché le fait que les médias de la diversité (appelés maladroitement « médias ethniques ») aient été rencontrés quinze jours après la divulgation du contenu de la Charte alors que celle-ci cible en première ligne la diversité.

Doit-on assimiler cela à de l’oubli ou du mépris de la part du gouvernement péquiste? Ce à quoi, De Courcy, assumant d’emblée le blâme, a répondu par la négative, prétextant avoir été inondée de dossiers les jours qui ont suivi la tournée du gouvernement dans les médias nationaux pour expliquer son projet.

Ensuite, sous un volet essentiellement économique, il a été également demandé aux ministres pourquoi aucun dollar n’a encore été investi dans les médias desservant les Communautés culturelles, alors qu’un budget publicitaire d’environ deux (2) millions de dollars a été décaissé pour promouvoir ladite charte dans les médias nationaux?

À noter que, en dépit de la promesse formelle faite par les ministres concernés lors dudit échange avec les journalistes, deux semaines après cette conférence, aucun des médias de la diversité, incluant ceux du Réseau des « Lys de la Diversité » n’a encore vu la couleur de cet argent…

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