Le «coûteau sur le clitoris» des filles à Montréal?

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MONTRÉAL – «Pensez-vous que l’excision est pratiquée au Québec?» Oui, a répondu la chercheure associée à l’Institut des Études des Femmes de l’Université d’Ottawa et présidente-fondatrice du réseau « FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015 », la docteure Aoua B. LY-Tall.

Toutefois, «tant qu’on n’a pris pas quelqu’un la main dans le sac ou plutôt le coûteau sur le clitoris, il est malheureusement difficile d’apporter la preuve», a précisé Aoua B. LY-Tall, qui est également sociologue et  spécialiste de la question des MGF et experte en Genre et Diversité.

 

Des cas déjà répertoriés au Canada

Interrogée en ce sens par un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque», la spécialiste informe que la rapporteure spéciale des Nations Unies sur les violences faites aux femmes, de passage au Québec en 2003, avait révélé au plateau de RDI que Montréal fait partie de la liste des villes occidentales où se pratique ce rituel controversé africain.

«La Presse du 18 Février 2002 avait signalé dans l’Ontario le cas d’une fillette de 12 ans qui aurait été excisée chez elle par un agent de la santé. L’affaire était sous enquête policière», toujours, selon les informations fournies par Aoua B. LY-Tall à MEDIAMOSAIQUE.COM.

La chercheure soutient que «sur l’île de Montréal même, un homme d’origine congolaise a été jugé et condamné à 7 ans de prison, par le Tribunal de Laval, en décembre 2004, non seulement pour agression sexuelle sur ses deux filles, mais aussi pour avoir tenté de les exciser.»

 

À Montréal, comme ailleurs en Ocident

Comme à «Bruxelles, Paris, New-York, etc., (ces mutations génitales) doivent se pratiquer à Montréal. Par ailleurs, lorsque j’ai été à la Conférence des Nations sur les femmes, dite Bejing + 5 à New-York, en 2000, une Dame a lu un de mes dépliants et m’a dit : «Ah, vous venez du Canada, en Hollande, j’ai rencontré des Africaines qui étaient allées au Canada, participer aux rituels des MGF-excision …», a poursuivi Mme LY-Tall.

La No 1 du réseau « FEMMES AFRICAINES, Horizon 2015 » a également rappelé qu’«en 1982, (il y a eu) la mort en France d’une fillette d’origine malienne, suite à l’excision pratiquée à domicile, puis, en 1983, décès d’une fillette ghanéenne, et, malgré toute une mobilisation sociale, en 1999, l’arrestation d’une exciseuse traditionnelle qui avait « opéré » 50 fillettes dans la capitale française, Paris.»

Comment mettre la main sur les coupables?

«C’est comme du temps où l’avortement était interdit. Si ni le médecin qui a procédé à l’avortement, ni les infirmières qui l’ont assisté, ne parlent, personne ne peut prouver que l’avortement a eu lieu. En France, ce n’est que quand l’opération des MGF a mal tourné par une hémorragie que les fillettes ont été conduites à l’hôpital. Elles en sont décédées. C’est dire que la majorité des cas s’opère dans le plus grand secret».

Dre Aoua B. LY-Tall, de conclure, «plusieurs signaux nous indiquent que les MFG se pratiquent clandestinement au Québec. Si on nous donnait les moyens, avec notre expertise, notre connaissance du milieu et l’appui de nos partenaires de valeur, nous pourrions dépister les coupables».

 

 


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(PHOTO) Image d’une fillette en train de subir l’excision tirée d’un site africain