Obama n’a pas fait que des heureux à Ottawa

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Un journaliste d’Al-Jazeera s’en prend à Ottawa pour avoir, bloqué l’accès aux journalistes outre-mer, selon lui, à la salle de conférence où Obama rencontrait la presse en compagnie de Stephen Harper.

 

 

 

 

«Écoutez, c’était très mal organisé cette affaire-là!», a critiqué, au micro d’un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque», Gharrs Lofti qui couvrait l’événement sur place à Ottawa pour la chaîne panarabe le 19 février dernier.

M.Lofti, qui avait suivi le processus normal et obtenu son accréditation en bonne et due forme auprès du service de presse du bureau du premier-ministre, a dénoncé le fait que les responsables du protocole lui aient contraint de rester dans un lieu différent de l’endroit où se déroulait la conférence de presse.

Il avait fini par entrer dans la salle où se trouvaient les deux mandataires américain et canadien après avoir menacé de faire de cette histoire l’angle de son reportage. «À gorge déployée, je leur ai dis: écoutez… pas de problème, je vais dire que le gouvernement canadien ne veut pas que les journalistes d’origine arabe et musulmane assister à la conférence entre M.Obama et M.Harper».

«Une fois que j’ai dit ça, ils m’ont laissé entrer dans ladite salle. Toutefois, en arrivant c’était pour rien, parce qu’ils avaient déjà choisi deux journalistes canadiens et deux autres américains pour poser chacun deux questions au premier-ministre et au président», a raconté le journaliste arabe, visiblement déçu.

Gharrs Lofti déplore le fait que les journalistes canadiens et américains s’obstinaient à poser des questions sur l’environnement alors que tout le monde connaît déjà la position adoptée par l’administration Obama et le gouvernement Harper.

«Moi, je pensais que c’était l’occasion de demander à Obama sa réaction par rapport aux 1 300 morts civils en Palestines. C’est plus important que le problème climatique.  Les 2 000 morts en Afghanistan, c’es plus important, l’affaire d’Omar Khadr, le dossier de l’Iran, c’est beaucoup plus important!», de l’avis de Gharrs Lofti.

Il soutient que «tôt ou tard, M.Obama finira par répondre à ces questions: Est-ce que la démocratie promise par sa nouvelle administration va rendre justice à ces Palestiniens tués par des bombes qui sont strictement interdites sur la scène internationale?»

Barack Obama doit dire, de poursuivre Lofti, : «est-ce que la Maison Blanche est effectivement prête à discuter sans conditions avec l’Iran alors que ce pays avait bravé toutes les conditions mises de l’avant par l’administration Bush? Et si oui comment ça va se faire M.Obama?»

Selon le journaliste d’Al Jazeera, tout a été fait pour ne pas mettre le gouvernement minoritaire de Stephen Harper mal à l’aise dans le dossier de l’Afghanistan vis-à-vis de l’opposition et de l’opinion publique canadienne. «Dans de telles circonstances, pourquoi inviter les journalistes si vous ne voulez pas répondre aux questions essentielles», a demandé en vain M Lofti en entrevue à MEDIAMOSAIQUE.COM.{jcomments on}