MONTRÉAL – S’il y a un effet Duchesneau, le départ de la CLASSE de Gabriel Nadeau-Dubois aura sans nul doute un impact dans la campagne électorale. L’annonce de la démission de GNB, comme plusieurs l’appellent, a surpris plus d’un mercredi soir, a observé l’Agence de presse Médiamosaïque.
Incidences éventuelles
On sait que Jean Charest du Parti Libéral du Québec serait le premier à vouloir mettre KO Gabriel Nadeau-Dubois en misant le 4 septembre prochain sur sa « majorité silencieuse ». Il serait toutefois puéril de la part de Charest de crier rapidement victoire.
François Legault, qui n’est pas considéré comme un ami de la lutte étudiante, pourrait aussi dire bon débarras à GND qui, à l’instar des autres leaders grévistes, a rejeté la dernière proposition de la Coalition Avenir Québec. En clair, une bonne nouvelle aussi Legault qui doit, lui aussi, éviter toute jubilation.
À brûle pourpoint, le Parti québécois de Pauline Marois et Québec solidaire d’Amir Khadir, qui ont pris fait et cause pour les grévistes, devraient être les plus affectés par cette nouvelle donne qui risque d’influencer la campagne dans un sens ou dans un autre.
Lettre de démission
« Je ne pardonnerai jamais à Jean Charest les propos tenus en marge du Salon Plan Nord. Alors qu’il y avait des blessés graves, des affrontements extrêmement corsés à l’extérieur, la seule chose que le premier ministre du Québec avait à répondre, c’est de faire des blagues de mauvais goût avec ses amis du milieu des affaires. Ça me reste en travers de la gorge », écrit Nadeau-Dubois dans une lettre au Devoir.
Il prévient toutefois que « Le climat d’ébullition politique et sociale que nous avons contribué à mettre en place au Québec doit impérativement se poursuivre dans les prochains mois et les prochaines années. Les critiques soulevées par la jeunesse québécoise ce printemps sont beaucoup plus profondes pour être réglées par une campagne électorale de 35 jours ».
L’avenir de Nadeau-Dubois
Contrairement à son ex-collègues, l’ex-président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Léo Bureau-Blouin, qui a sauté dans l’arène politique sous les couleurs du PQ, M.Dubois affirme ne pas vouloir utiliser la visibilité médiatique qu’il a eue pendant la crise à des fins personnelles
Brillant et très articulé, Gabriel Nadeau-Dubois, dont le charisme épate et dérange, dépendamment du camp de l’observateur, est considéré, et cela, nul peut le contester, comme la figure emblématique qui a su donner du tonus au mouvement étudiant en dépit de la diabolisation du gouvernement libéral à son endroit.
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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE ( Sur la photo, à gauche, GND dans ses œuvres sur le macadam. À droite les responsables de partis les plus en vue pendant la crise étudiante)