Est-ce facile d’accéder au club très sélect des entrepreneurs?

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Qui n’est pas en mesure de respecter les cinq valeurs fondamentales de cette classe de gens doit ôter de son esprit toute idée de pouvoir y accéder, si l’on en croit Didier Muamba, agent de développement en entrepreneuriat au Carrefour jeunesse-emploi Bourassa-Sauvé.

 

 

 

 

De l’avis de M. Muamba, qui décrit cet univers comme un club très sélect, la culture entrepreneuriale repose sur cinq valeurs : la créativité, le leadership, le sens des responsabilités, l’autonomie et la solidarité. Et, pour enfoncer le clou, il précise que le métier d’entrepreneur ne s’improvise pas et nécessite tout un apprentissage de règles.

Intervenant au micro de l’Agence de presse «Média Mosaïque», M. Muamba déclare: « comme la plupart des métiers, celui d’entrepreneur ne s’improvise pas non plus. Il faut  être  quelqu’un qui a une vision et de l’audace; qui a la passion pour ce qu’il fait et un sens de l’organisation; qui a un esprit d’initiative et le sens des responsabilités; qui a confiance en soi et s’adapte au changement et qui est tenace et capable de travailler sous pression ».

Concernant les démarches qu’une personne doit effectuer pour créer sa propre entreprise, M. Muamba insiste sur le fait qu’il faut répondre à  trois questions fondamentales :

 «1. Ai-je les qualités nécessaires pour travailler à mon compte ?
 2. Y-a-t-il un marché pour mon idée d’affaires ?
 3. Serai-je dans la légalité ? »  

Selon lui, la réponse à la première question permet au futur entrepreneur de faire son auto-évaluation (en ce qui a trait aux aptitudes, comportements, connaissances et expériences) avant d’aller plus loin dans les démarches.

La deuxième question permet de valider son idée d’affaires et le marché actuel.  « Mon idée répondra-t-elle aux besoins de mes clients potentiels. Quel est le profil de ma clientèle visée ? Qui sont mes concurrents? », poursuit-il. Cet exercice permet de bien formuler l’offre de produit ou de service et de se donner une mission.

La troisième question aide à comprendre toute la réglementation, les lois et permis à respecter avant de se lancer en affaires.

«Un des objectifs serait l’élaboration du plan d’affaires. Les informations que nous allons recueillir en tentant de répondre à ces questions nous permettront de rédiger le plan d’affaires pour notre entreprise. C’est-à dire créer notre entreprise déjà sur papier. Avec ce document, nous pouvons compléter l’avant-dernière étape, soit réunir le financement et les ressources pour démarrer notre entreprise. En ayant les informations et connaissances nécessaires, le plan d’affaires et les ressources (financières, matérielles et humaines) on peut alors démarrer notre entreprise ».

M. Muamba conseille aux personnes qui veulent démarrer une entreprise de «  se documenter, s’informer, se questionner, se positionner, bref, réunir toutes les informations possibles avant d’engager les fonds ou la recherche de financement.»

Le goût du risque et la ténacité doivent guider les démarches des personnes qui veulent se lancer en affaires : « Se décourager au premier refus de demande de fonds est une indication que vous n’êtes pas fait pour les affaires. Si on a un refus de financement c’est simplement parce qu’on n’a pas eu toutes les informations. Quand on est bien informé, on est bien outillé et on sait où on s’en va ! »

M. Muamba exhorte des créateurs d’emploi potentiels à utiliser les services disponibles dans certains organismes sociocommunautaires de leurs arrondissements. Il existe diverses ressources disponibles pour la création d’entreprise :

« Les conseillers en démarrage d’entreprises sont nombreux au Québec. Il y en a dans les CJE, les CLD, les CDEC et la BDC qui offrent gratuitement le service d’accompagnement et de soutien, poursuit-il ».

En ce qui concerne les incitatifs financiers, il existe des fonds disponibles pour encourager la création et la croissance des entreprises au Québec : des fonds pour les femmes entrepreneures, des fonds pour les jeunes promoteurs, des fonds pour le développement des entreprises  des communautés culturelles, des fonds pour les afro-entrepreneurs, des subventions pour les travailleurs autonomes, des bourses, etc.

On sait que pour juger une entreprise il faut qu’elle dépasse le cap des trois ans, voire plus, car trouver les marchés peut être long et fidéliser une clientèle ne se fait pas rapidement. L’encadrement est donc toujours nécessaire dans le processus de création d’entreprise (avant, pendant et après) afin de faire les bons choix menant à la réussite.

« Sachez d’autre part que se lancer en affaires est une chose mais rester en affaires, en est une autre. Selon les statistiques, ¼ [25%] des entrepreneurs seulement sont encore en affaires  5 ans après le lancement de leur entreprise. «Un homme averti, en vaut deux», conclut M. Muamba.

Photo Cr. Google