MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Il a «un très gros accent qui finit par se faire accepter sur les antennes de Radio-Canada», disait récemment, à propos d’Akli, l’ex-grand patron de l’Information à Radio-Canada, Alain Saulnier (alors que ce dernier participait aux Assises des Lys de la Diversité), pour réfuter la thèse que le standard radiocanadien ne tolère que l’accent québécois. Cependant, au-delà de son accent qui nous familiarise avec la présence de la grande communauté maghrébine au Québec, c’est surtout la plume de ce journaliste qui impressionne. Ses récits, ses images, relayant comme des mini-films, des nouvelles provenant des points les plus chauds de la planète, où il met sa vie en danger pour nous informer, ne laissent personne indifférent.
Akli Ait Abdallah a quitté l’Algérie en septembre 1990 pour s’installer dans le quartier Côte-des-Neiges, à Montréal. Après deux années difficiles, il entre à la radio de Radio-Canada pour un stage; il ne tarde pas à y faire sa place. Après sept années en tant que recherchiste, il devient reporter à l’émission Sans frontières en septembre 1999. Il se rend en Syrie pour les funérailles du président Hafez El-Assad, en juin 2000. Puis, il traverse l’Égypte, Israël, le Liban, la Jordanie et les territoires palestiniens dans la foulée des attentats du 11 septembre 2001.
Entre octobre 2002 et mars 2003, le journaliste fait trois séjours en Irak, soit pendant tout le bras de fer entre Saddam Hussein et les États-Unis. Lorsque la guerre en Irak éclate, il est en Jordanie pour y suivre les événements. Il se rend à plusieurs reprises dans les territoires occupés palestiniens, en plus de couvrir la révolution orange en Ukraine, à l’occasion des élections de décembre 2004, et les funérailles du pape Jean-Paul II, en avril 2005. Akli Ait Abdallah s’est notamment rendu au Pakistan, lors du tremblement de terre qui a fait 75 000 morts en octobre 2005, et en France lors des émeutes des banlieues.
Réagissant à sa nomination au Grade de Personnalité de l’Année 2013 dans le cadre de la deuxième édition du TOP 20 de la Diversité, Akli préfère verser dans la plus grande modestie. «Je me sens très très honoré. Nous sommes des centaines de milliers d’immigrants. Mon travail est plus visible que d’autres. Mais beaucoup beaucoup d’immigrants font chaque jour, discrètement, des choses qui font tomber un peu plus les barrières», a réagi le reporter d’origine algérienne le plus en vue à la société d’État ICI Radio-Canada.
Père de deux enfants, Akli Ait Abdallah avoue être influencé par bon nombre de personnalités québécoises. Il refuse d’en citer pour ne pas faire de jaloux: «beaucoup trop. Difficile et injuste de n’en citer que quelques-unes». Invité enfin à décrire l’impact de son travail sur les choses et gens qui l’entourent, fidèle à son image, il souhaiterait que d’autres le fassent à sa place: «je ne suis pas le mieux placé pour répondre. Je ne sais pas si j’en ai un. Il y a la force du média qui me sert. Seul, ce serait plus difficile. J’espère seulement pouvoir contribuer à faire tomber les méfiances.»
Bravo Akli, même quand on le dit très peu, vous inspirez plein de gens et continuez votre excellent travail!
Qui sont les 20 lauréats de l’Année et comment ont-ils été choisis?
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