12 janvier: l’anniversaire du séisme relance le débat sur la coopération

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Haïti se souvient du « goudougoudou », le fameux séisme qui a décimé, il y a trois ans, une frange incalculable de sa population (300 000 victimes). Tôt dans la matinée du samedi 12 janvier, une cérémonie spéciale s’est déroulée à Titanyen en présence des plus hautes autorités du pays, du corps diplomatique et de plusieurs délégations de familles des victimes.

À Port-au-Prince comme à Montréal

À Titanyen (une dizaine de Km au nord de la capitale) où la quasi-totalité des morts ont été ensevelis dans des fosses communes, Joseph Michel Martelly, en présence, entre autres, de l’ex-président américain Bill Clinton, a déposé une gerbe de fleurs pour saluer la mémoire des disparus.

À Montréal, des membres de la communauté haïtienne ont rendu également hommage aux centaines de milliers de victimes. À la Maison d’Haïti, une cérémonie a donné lieu à une exposition de photos, une projection de photos et de témoignages de gens ayant vécu les effroyables minutes et tout le drame qui a suivi le tremblement de terre.

Coopération sur toute les lèvres

Ce triste anniversaire tombe à un moment où le débat sur la coopération fait rage suite à la sortie fracassante de Julian Fantino, le ministre de la coopération internationale du Canada, qui avait estimé que le pays tarde à se relever en dépit du milliard de dollars déjà versés par Ottawa depuis 2006.

Si le président haïtien, qui avait rencontré la presse la veille du troisième anniversaire, admet que de maigres résultats ont été obtenus jusqu’ici dans le cadre de la reconstruction annoncée qui a déjà englouti des milliards de dollars, il a cependant émis ses propres réserves.

Contrairement à l’analyse de l’officiel canadien qui avait culpabilisé Haïti, Martelly a souligné que seulement un tiers de l’aide internationale a été confiée au gouvernement d’Haïti. S’il y a un mauvais gestionnaire, les donateurs doivent aussi demander des comptes aux ONG car, «beaucoup plus d’argent a été géré par les organisations internationales», a rappelé le mandataire haïtien.