A-t-on lâché du lest au niveau du monde universitaire médical québécois? L’Agence de presse «Média Mosaïque» a appris, d’une source crédible, qu’il n’y a plus de postes de résidence vacants pour cette année 2009/2010 au sein des facultés de médecine de la province au Québec.
On se le rappelle, l’information avait fait scandale récemment dans les journaux qui révélaient que près d’une centaine de postes n’avaient pas trouvé preneurs en 2007, en 2008 et en 2009, dans les quatre facultés de médecine (Université Laval, Université McGill, Université de Montréal, Université de Sherbrooke) alors que plusieurs centaines de médecins immigrants, dont le diplôme avait été reconnu par le Collège des médecins du Québec, avaient pourtant postulé en vain.
L’info émane du No 1 du Collège des médecins
«La bonne nouvelle : étant donné qu’il y a eu beaucoup de tapage autour de ça l’an passé, j’ai l’impression que les universités se sont arrêtées là-dessus et qu’actuellement, selon les informations que j’ai obtenues, tous les postes vides ont été comblés», a révélé le PDG du Collège des médecins du Québec dans une entrevue accordée à l’Agence de presse «Média Mosaïque».
«Je trouvais également inadmissible le fait que des postes soient restés vides à l’école alors qu’il y a plein de candidats. J’ai toujours dit que l’école est faite pour enseigner au monde. Ça c’est mon point de vue personnel», a commenté le No un du Collège des médecins du Québec qui n’était pas en mesure de préciser si les postes comblés étaient pour la plupart offerts aux postulants médecins formés à l’étranger.
À la CREPUQ de confirmer!
Dr Yves Lamontagne a plutôt renvoyé la balle à la CREPUQ (Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec) tout en prenant le soin d’expliquer que l’organisme qu’il dirige, à savoir, le Collège des médecins du Québec «n’a aucun contrôle là-dessus, n’a pas un mot à dire là-dedans parce que cela revient aux universités de donner de plus amples détails à ce sujet».
Rejoint au téléphone par un journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque», Michel Giguère, qui fait office de chargé de recherche principal à la CREPUQ, n’a pas voulu commenter, non plus, l’information. La cassette de ce dernier n’a répété que le message qui suit : «c’est le Dr Réjean Hébert, doyen de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke qui est le porte-parole autorisé à prendre la parole au nom des quatre doyens des facultés de médecine».
Malheureusement, le Dr Réjean Hébert, n’était pas disponible pour se prononcer. Le doyen de la faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke, se trouvait à l’extérieur du pays lors de notre appel, nous a confié sa secrétaire qui s’est engagée à faire suivre auprès de ce dernier la demande d’entrevue de «Média Mosaïque» autour de la question.
Dr Comlan Amouzou n’est pas au courant
Contacté par la rédaction, le président de «Médecins d’Ailleurs» et porte-parole de la CAMEDE (Coalition des associations de médecins diplômés à l’étranger), le Dr Comlan Amouzou dit prendre cette information avec des pincettes. Pour Amouzou, qui lutte depuis quelque temps pour faciliter la tâche aux médecins formés à l’extérieur du Canada au Québec, le statu quo n’a pas véritablement bougé au profit de ces derniers dans la province.
Il voit des motivations «purement pécuniaires» dans cette réticence des universités à combler les postes de résidence vacants. Pour justifier son point de vue, Dr Amouzou fait la démonstration suivante : «un poste de résidence coûte autour de 40 000 dollars au gouvernement et 80 postes vacants, cela équivaut à 80 fois 40 000 dollars qui restent dans les coffres des universités et vous savez que celles-ci courent après l’argent!».
Comlan Amouzou dénonce par ailleurs cette nouvelle tendance des universités québécoises à recruter à l’extérieur du Canada dans les monarchies pétrolières des médecins détenant des diplômes étrangers susceptibles, selon lui, de payer la facture ( entre 50 000 et 100 000 dollars) alors qu’ils verrouillent, a-t-il dit, l’accès aux médecins formés à l’étranger résidant au Québec. «C’est de l’injustice!», s’est exclamé le médecin québécois d’origine togolaise à nos micros.
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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com (À gauche, le Dr Yves Lamontagne, président du Collège des médecins du Québec/Cr. P. Labelle, tandis qu’à droite, le Dr Comlan Amouzou, président de l’organisme «Médecins d’Ailleurs» Cr. Comlanamouzou.org)