L’éventualité de faire venir au Canada des sinistrés d’Haïti ayant des liens familiaux avec des Haïtiens vivant sur le territoire canadien est actuellement évoquée, a appris l’Agence de presse «Média Mosaïque» auprès de sources gouvernementales canadiennes.
Tractations entre Ottawa et Québec
L’information a été confirmée ce jeudi 14 janvier par le chef de la diplomatie canadienne, Lawrence Canon, lors d’une conférence de presse à Ottawa consacrée exclusivement à la situation humanitaire catastrophique suite au séisme de mardi 12 janvier 2009.
Selon Lawrence Canon, qui en a reparlé le même jour à Montréal lors d’une rencontre avec les membres de la communauté haïtienne au centre culturel «La Perle Retrouvée», des tractations sont actuellement en cours à Ottawa et plusieurs ministères sont de la partie: Immigration Canada, Affaires Étrangères, le bureau du premier-ministre, au niveau fédéral.
Le Québec, via son ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC), prend une part active à ces pourparlers vu que ladite province demeure le lieu où réside la quasi-totalité des ressortissants haïtiens au Canada, a également précisé M. Canon.
Sous la rubrique de «réfugiés» écologiques
Commentant cette éventuelle mesure, l’ex-ministre canadienne du Patrimoine (PLC), Lisa Frulla, juge fort possible la mise en application d’un «fast track» avec pour objectif de faciliter une immigration massive des sinistrés qui ont de la parenté au Canada.
Lisa Frulla croit que le Canada sera contraint d’assouplir éventuellement ses normes en ce qui a trait à l’octroi de visas de façon à ce que la réunification des familles prévue par Immigration Canada puisse se faire rapidement.
Mme Frulla, dont les propos sont repris par l’Agence de presse «Média Mosaïque», intervenait à l’émission menée par l’animateur Simon Durivage, «Club des ex», diffusée sur RDI le 14 janvier en compagnie de l’ex-président de l’Assemblée nationale du Québec, Jean-Pierre Charbonneau.
M.Charbonneau pense, de son côté, que le Haut-commissariat des réfugiés des Nations-Unies va devoir intervenir pour considérer les sinistrés de Port-au-Prince comme des réfugiés élligibles à un droit d’asile même s’ils sont dans leur propre pays.
Selon eux, cela risque de se passer comme on avait fait pour les Vietnamiens, grâce à la clémence de feu premier-ministre du Canada Pierre-Éliott Trudeau, qui sont par la suite devenus citoyens canadiens.
On ignore pour l’instant si des pays comme la France et les États-Unis envisagent la possibilité d’accorder éventuellement le droit d’asile même temporaire aux sinistrés ayant de la parenté chez eux. Le Canada, la France et les USA sont les pays occidentaux qui hébergent la plus grande partie de la diaspora haïtienne dans le monde.
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