Thi Be Nguyen dit «Merci Québec» au nom des boat-people vietnamiens

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Il y a 40 ans débute l’histoire d’une trajectoire (Vietnam-Québec) si lointaine et incertaine qui allait changer drastiquement la vie de ces milliers de réfugiés vietnamiens. Parmi eux, un enfant qui n’avait que 5 ans à l’époque mais qui demeure marquée à jamais par cette tragique aventure. Ce bébé, vieux aujourd’hui de quarante ans, Thi Be Nguyen, qui ignorait tout de son hypothétique destin,  allait pourtant devenir conseillère au bureau de la présidence, affaires publiques, à la Banque Nationale. C’est d’ailleurs elle qui s’occupe des projets publics du PDG de l’institution, en l’occurrence, Louis Vachon.

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  • «J’ai grandi en connaissant mon histoire. Contrairement à beaucoup de familles qui en parlent très peu parce que, psychologiquement, l’histoire des boat-people affecte énormément : il y a eu des assassinats, des guerres. Il y en a qui ont vu leurs parents mourir, moi, très jeune, mes parents m’en parlaient tout le temps de tout ce qui nous était arrivé durant notre fuite», a expliqué Mme Nguyen, mariée à un Québécois d’origine suisse et mère de deux enfants.

    Son statut de boat-people ne l’a jamais empêché de foncer. Au contraire, elle a développé une carapace qui lui a permis de se sentir très confortable. Ainsi, Thi Be Nguyen s’estime toujours être une grande chanceuse quand elle jette un œil rétrospectif et comparatif sur le sort de ceux qui sont restés là-bas, en particulier, son cousin et ses enfants qu’elle a visités lors de son premier retour sur les lieux du drame (à l’occasion de son voyage de noces en décembre 2006-Janvier 2007). Un passé qui l’a interpellée et qui la pousse à se mettre au service des autres via la fondation qu’elle a lancée, Uniaction.   

    «J’ai toujours vécu avec cela. C’est comme si j’étais là, c’est comme si j’étais pas là, parce que j’étais vraiment trop jeune pour me rappeler tout ce qui se produisait. C’est sur que quand j’ai fait le tour du Laos et de la Thailande, j’ai tout de suite senti cette chance que j’ai eue. Mon père a pris un risque. On s’entend: c’est beaucoup de risques liés à des histoires atroces, pour pouvoir m’offrir un autre avenir, celui d’arriver au Canada, de me donner un avenir à moi et à mes enfants. J’ai vu toute la différence avec la situation de mon cousin qui n’a pas eu les mêmes chances que moi dans la vie.»

    Reconnaissante, Mme Nguyen, dont la famille a été adoptée par des Québécois d’origine juive, estime qu’il est important aujourd’hui de remercier tout le Québec et en particulier tous ceux qui avaient offert des sous, un loyer, des habits ou de la nourriture à ces réfugiés. «Cette histoire m’a toujours suivi. Le fait que je suis boat-people m’a toujours rappelé d’où je venais, où je vais et pour me rappeler qu’ici je suis une privilégiée, qu’il y a des milliers, des millions de gens qui vivent dans des situations misérables, de pauvreté, que vous n’osez même pas imaginer».

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