Tapis rouge pour le gouverneur de la BCEAO à la Maison de l’Afrique

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Une grosse pointure du milieu africain de la finance était de passage au Québec. Le No de la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest s’est, en effet, arrêté le vendredi 14 mai dernier à la Maison de l’Afrique pour rencontrer la diaspora africaine.

 

Transcender les nationalités africaines

Ivoirien de naissance, mais panafricain de par son statut de grand argentier d’une huitaine de pays (Bénin, Burkina-Faso, Guinée-Bissau, Côte d’Ivoire, Mali, Niger, Sénégal, Togo) depuis janvier 2008, Phillipe-Henri Dacoury-Tabley, affirme avoir voulu que ce tête-à-tête puisse se dérouler là où la diversité africaine s’illustre depuis quelques mois à la rue Henri-Julien.

Habile communicateur, le gouverneur de la BCEAO n’avait pas souhaité retourner au bercail sans ne pas faire le bilan de ses différents échanges devant un auditoire composé de membres de la diaspora africaine qui se sont d’ailleurs précipités pour le rencontrer en dépit du fait que l’invitation ait été lancée à la dernière minute.

  

Son voyage à Montréal

Accompagné de son épouse, le gouverneur Dacoury-Tabley effectuait une tournée de près d’une semaine au Québec sur invitation de la Banque centrale du Canada qui, pour commémorer ses 75 ans d’existence, avait accueilli à Montréal cette année le Sommet des gouverneurs des banques centrales de la Francophonie.

Évoquant quelques-uns des sujets abordés lors de ces assises, le patron de la BCEAO a fait savoir que les problématiques auxquelles font face des banques centrales du Sud par rapport à leurs homologues du Nord ne sont pas forcément les mêmes.

À titre d’exemple, il explique que, pendant la crise économique, là où celles des pays riches ont dû émettre massivement de l’argent pour sauver des entreprises en état de quasi-faillite, celles des pays en développement, comme la BCEAO, se limitent à intervenir, faute de budget, seulement au niveau des États.

Avec le gouverneur de la Banque centrale du Canada, il informe avoir négocié lors de ce forum l’envoi d’une mission canadienne en Afrique en vue d’aider à la mise sur pied d’un laboratoire à la BCEAO pour détecter les faux billets.

 

La BCEAO et la diaspora africaine

La possibilité pour que la BCEAO fasse affaire avec des organismes de la diaspora au Québec a, par ailleurs, été soulevée par un journaliste de l’Agence de «Média Mosaïque» présent lors de cet échange avec les Montréalais d’origine africaine. Questionné précisément sur cet aspect, le gouverneur n’a pas fermé la porte à une telle éventualité.

Tout en avouant que rien de précis n’a été déjà fait en ce sens par le passé et qu’aucune proposition n’était sur la table présentement, Phillipe-Henri Dacoury-Tabley a toutefois laissé entendre que l’issue de sa rencontre avec les responsables d’organismes présents a permis de détecter des pistes éventuelles de coopération. 

«Si vous regardez les deux projets qui ont été évoqués tantôt, oui je pense que c’est possible. C’est des éléments qui peuvent permettre d’aider ceux (les organismes) qui sont ici (Montréal) et qui veulent prendre pied ou qui veulent se faire connaître sur le continent africain», a souhaité le gouverneur de la Banque des États de l’Afrique de l’Ouest.

 

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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com (En haut, le gouverneur de la BCEAO s’adressant à l’assistance. En bas, première rangée, à droite, la présidente de la Maison de l’Afrique, Mariam Sy Diawara, aux côtés de l’épouse du gouverneur, à gauche. Deuxième rangée, une vue de l’assistance)