Standing ovation pour Jean-Max Bellerive à l’hôtel Omni Mont-Royal de Montréal (CONFÉRENCE)

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La première impression est la bonne, dit-on. En réussissant à s’attirer les regards de façon positive, il n’est pas osé de dire que Jean-Max Bellerive (JMB) a marqué des points. Pour ce quasi-inconu de la scène internationale, suite à ce premier séjour officiel du chef de la primature d’Haïti en terre canadienne, l’image du pays ainsi que celle de son gouvernement en sortent renforcées.

En effet, devant un parterre de plusieurs centaines de personnes ayant bravé un froid de canard pour venir l’écouter, très à l’aise, le nouveau premier-ministre haïtien a présenté la situation actuelle d’Haïti et l’état de la coopération bilatérale entre le Canada et la république caraïbe au «Salon des saisons» de l’hôtel Omni Mont-Royal qui affichait complet pour l’occasion, avait constaté sur place une équipe de l’Agence de presse «Média Mosaïque».

«Nous gérons un budget de misère par rapport à l’énormité des besoins et 80% de ce budget proviennent de l’aide internationale», a expliqué M.Bellerive qui invite les hommes d’affaires étrangers et ceux de la diaspora à venir accompagner l’État dans ce processus de redressement en plaçant leurs capitaux en Haïti.

Bellerive convaincant, Gérald Tremblay épaté…

Malgré l’immensité de la tâche et l’échéancier restreint qui le mettent dos au mur, Bellerive ne baisse pas les bras. Sa ténacité apparente a même séduit le maire de Montréal, Gérald Tremblay, qui l’a affirmé sans ambages à la tribune après avoir échangé avec ce dernier à l’hôtel de ville et qui a tenu à l’accompagner lors de cette conférence.

Critiqué pour son absence au sommet du climat à Copenhague où la quasi-totalité des maires des grandes métropoles occidentales y étaient, Tremblay  informe avoir pris cette décision parce qu’il voulait «rester à Montréal pour rencontrer le premier-ministre d’Haïti» Des propos qui ont visiblement plu et augmenté la cote de sympathie du maire parmi les nombreux membres de la communauté haïtienne présents dans la salle.

JMB: «je n’ai pas d’agenda»

Face à son destin, Bellerive dit rester serein. À une journaliste qui lui a rappelé que le président qui l’a nommé change de premier-ministres comme il change de chemises, l’actuel chef de la primature d’Haïti confie «ne pas avoir d’agenda personnel» pour le reste de sa carrière.

Le No1 de la Villa d’accueil se dit, en effet, «conscient du rôle d’un premier-ministre». JMB a même admis que le chef du gouvernement, constitutionnellement, n’est rien d’autre qu’un «fusible» qui doit sauter pour faciliter la tâche au président dans l’exercice de ses fonctions.

Avec classe, autorité et le style qui lui est sien, Jean-Max Bellerive, a passé avec succès le test-questions-réponses. Un exercice au cours duquel il a dû sortir de sa zone de confort pour éclairer la lanterne de son auditoire composé de ressortissants haïtiens évoluant dans toutes les sphères d’activités au Québec et de bon nombre de professionnels québécois et canadiens, dits «de souche» amis d’Haïti ou ayant des intérêts en Haïti.

À quelqu’un dans l’assistance  qui lui a demandé de préciser le nom du parti politique duquel il est issu, JMB, tout en se disant fier d’avoir, en bon soldat, servi tous les gouvernements au sein desquels il a œuvré et rappelé qu’effectivement un parti avait récemment recommandé son nom au président haïtien, a répondu n’avoir  «jamais été membre d’aucun parti politique».

Il se dit aussi «prêt à endosser» les lourdes décisions qui vont engager la nation au cours des mois à venir. «J’assume pleinement», a-t-il répondu à un intervenant qui lui a signalé que son gouvernement a la tâche historique d’organiser «non pas des élections-sélection» pour les prochaines législatives, mais «honnêtes, libres et démocratiques», sans oublier la présidentielle qui s’ensuit rapidement.

La sécurité du pays est sous contrôle

Articulé et utilisant souvent des chiffres pour étayer son argumentaire, Jean-Max Bellerive n’a pas hésité à apporter le correctif qu’il fallait à quelqu’un de cette assistance bigarrée et multiethnique qui a dénoncé ce qu’il a qualifié de  «vague d’insécurité qui bat son plein» au pays quelques semaines après l’arrivée de Bellerive à la Villa d’Accueil.

À titre de chef du CSPN (Conseil supérieur de la Police nationale), il confie avoir passé des ordres formels aux hauts gradés de l’institution. Ceux-ci «ont l’obligation de se montrer plus alertes en mon absence (parce qu’il s’agit d’un voyage de 5 jours)». JMB rejette en bloc le terme «vague d’insécurité» qui n’est qu’une fiction, parce qu’à son avis, tout se joue dans la perception. Haïti rejoint le standard caribéen en termes de sécurité à l’heure actuelle, a comparé le No un du CSPN.

Son secrétaire d’État à la Sécurité publique, Luc-Eucher Joseph, que «Média Mosaïque» a rencontré à l’issue de la conférence au rez-de-chaussée de l’hôtel, a abondé dans le même sens. «Il fallait voir la situation dans laquelle se trouvait le pays en 2006 pour faire objectivement la comparaison par rapport au niveau de sécurité actuel», a évalué M.Joseph.

 

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(PHOTO) MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Hubert Molaire (Le premier-ministre haïtien, Jean-Max Bellerive, s’adressant à l’assistance à l’hôtel Omni Mont-Royal de Montréal. Une activité réalisée par le CORIM-Conseil des relations internationales de Montréal)