Sit-in ou manif? Appui de Montréal aux Antilles

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À Montréal, les Antillais ne sont pas les champions en matière d’organisation. Cependant, ils ne pouvaient rester inertes vis-à-vis de leurs compatriotes coincés dans un bras de fer les opposant à la métropole depuis près de deux mois.

 

 

 

En tout cas, cause ou pas du mauvais temps, la mobilisation de soutien envers les manifestations d’Outre Mer, s’étant déroulée le samedi 14 mars au parc Dorchester Square (coin Peel & René Lévesque Ouest, métro Peel), a drainé très peu de monde.

En effet, à 13h00, soit une heure après le début de la manifestation, une vingtaine de personnes affrontaient courageusement le vent glacial en brandissant des pancartes et en répétant un chant en créole par le biais duquel ils revendiquaient leur fierté d’appartenance aux Antilles.

Au début de la manifestation, Diana Goudrouffe, la coordinatrice du comité de soutien aux peuples créoles  (Guadeloupe, Martinique, Guyane et réunion), qui répondait aux questions de l’Agence de presse «Média Mosaïque», s’attendait  à « voir arriver entre 50 et 100 participants, tout particulièrement des étudiants ».

Sauf que le froid aura eu raison de la bonne volonté des sympathisants.  Conséquence : alors que la manifestation devait s’achever vers 17h00, à 15h30 les panneaux étaient déjà rangés et le cortège poursuivait la mobilisation dans un café à quelques pas de là.

Bien que symbolique, pour Diana Goudrouffe, cette action a toute son importance, car au Québec, il y a de plus en plus d’immigrés issus de ces Antilles françaises. Même s’ils sont loin de leur pays, en joignant ainsi leurs voix aux islois « pour dénoncer les injustices sociales et économiques que subissent depuis trop longtemps les français  d’Outre mer, le mouvement a une portée internationale »,  renchérit-elle.

Au demeurant, si cette  manifestation ou ce sit-in n’a connu qu’un faible taux de participation  (le mot d’ordre de la mobilisation avait été aussi lancé seulement quelques jours avant le jour-j),  en revanche, l’initiative aura eu le mérite de montrer  à la France que le sort des Antilles préoccupe une grande partie du monde.

Enfin, comme l’a soutenu Diana Goudrouffe, la coordinatrice du comité de soutien aux peuples créoles, « cette mobilisation a suscité suffisamment d’intérêt  pour préparer des conférences-débats les mois à venir ».  Le froid s’en va, le printemps arrive à grand pas, la communauté antillaise n’a pas fini de faire parler d’elle… Affaire à suivre.

Cr Photos: Néo Milan