Séisme politique en Alberta: Calgary élit son 1er maire musulman

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CALGARY (MÉDIAMOSAÏQUE) – Les Calgariens font l’histoire en élisant un jeune universitaire musulman à la tête de leur ville. Calgary devient ainsi la première grande métropole du Canada à se faire diriger par un maire d’origine musulmane. Ses adversaires le sous-estimaient, la nouvelle fait le tour du pays et même dans le reste de l’Occident, on en parle déjà, la fulgurante percée de Naheed Nenshi.

En effet,  les résultats publiés dans la nuit du lundi 19 au mardi 20 octobre confirment la victoire sans équivoque de Nenshi. Il s’est arraché environ 40% des votes, laissant 33% à son plus proche rival, le vétéran conservateur Ric McIver et 27% à la journaliste de télévision Barb Higgins, a appris l’Agence de presse Médiamosaïque.

La recette de sa victoire

Torontois avant d’être Calgarien (il est né à Toronto), le nouveau maire, qui doit bientôt abandonner sa carrière de professeur de «gestion d’organisations sans but lucratif» à l’Université Mont-Royal, est connu pour ses talents d’orateur. Pour épater ses électeurs, il ne fait non plus l’économie de son large sourrire derrière ses lunettes de professeur.

Cependant, comme l’ont signalé les spécialistes ayant suivi cette campagne, Naheed Nenshi, 38 ans, doit surtout sa victoire à sa maîtrise quasi parfaite des réseaux de socialisation communément appelés médias sociaux (Facebook, Twitter, You Tube). Le moderne candidat s’en est servi à satiété pour répandre largement ses messages auprès des jeunes votants. 

Soif de changement

Il est vrai que si les nouvelles technologies lui ont facilité la tâche, à faible coût, c’est surtout son discours qui a mobilisé l’attention des Calgariens. Ceux-ci avaient l’oreille pendue aux lèvres du jeune professeur qui dénonçait les dépenses faramineuses de l’administration qui l’a précédé. M. Nenshi n’épargnait, non plus, la police qui disposait, à son avis, de budgets colossaux.

Ses origines modestes, de p’tit gars issu d’une famille d’immigrés ayant bossé dur pour faire bouger l’asenceur social en sa faveur, ont contribué à crédibiliser son message dans l’opinion publique, avions-nous appris. Le 36e maire de Calgary avait axé sa campagne sur la réduction de la pauvreté, le ralentissement de l’étalement urbain et l’obligation pour l’hôtel de ville de rendre des comptes aux citoyens.

La diabolisation de ses origines n’a pas fonctionné

À noter que, tout n’a pas été facile pour le candidat Naheed Nenshi. Pendant la campagne, des voyous, souhaitant le déstabiliser, avaient profité de l’anniversaire des attentats terroristes du 11 septembre aux États-Unis pour vandaliser son QG, détruire ou voler ses affiches publicitaires.

«Une communauté qui ferme les yeux sur de tels actes, en particulier en une journée si importante, n’est pas le type de Calgary que je souhaite», avait-il martelé à l’occasion pour répliquer aux vandales qui pensaient à tort que les Calgariens allaient bouder sa candidature en raison de son origine ethnique.

Enfin, soulignons que le premier-ministre fédéral du Canada, Stephen Harper, qui est lui aussi un Calgarien d’adoption, a envoyé ses félicitations au nouveau maire. Les membres de son cabinet ont fait de même.

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PHOTOS MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Youthcanvote (Le professeur de «gestion d’organisations sans but lucratif» à l’Université Mont-Royal, devenu maire élu de Calgary)