Séisme aidant? Haïti championne 2010 de la Caraïbe (SOCCER)

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Chapeau les filles! Haïti redevient le leader du football féminin de la région Caraïbe. Impensable, quand on sait que le moral de ce peuple est à son plus bas depuis la catastrophe du 12 janvier qui a détruit tout Port-au-Prince et plongé dans une misère encore plus indescriptible ses heureux rescapés! Le séisme a été pour quelque chose, si l’on en croit les témoignages d’Yves, dit Dadou Jean-Bart.

En effet, cet exploit réalisé par les jeunes filles a permis au président de la Fédération haïtienne de football (FHF) de retrouver son pompeux vocabulaire dans une longue description reçue par courriel à la rédaction de l’Agence de presse «Média Mosaïque» à Montréal. Partagez, à travers les extraits qui suivent, la joie et le bonheur exprimés par Dr Jean-Bart alors qu’il se trouvait sur les lieux même de l’événement, à San Fernando, Trinidad-Tobago, le 16 mai dernier!

 «Le football haïtien, par sa sélection nationale féminine, comme en 2007, au moment ou l’on s’y attendait le moins,  a réussi un coup d’éclat en devenant, contre toute attente, championne de la Caraïbe de football à l’issue d’un parcours sans faute en deux étapes, ponctué de cinq victoires en cinq matches, lui permettant d’être couronné champion de la Caraïbe, titre qu’elle copartagera avec Trinidad-Tobago, vainqueur de l’autre groupe ; un aspect stupide des règlements inventé pour des motifs économiques (éviter de grosses factures d’hôtel) ne prévoit pas de finale entre les 2 vainqueurs de groupe, ce que nos filles regrettent amèrement, car  dans la forme qu’elles ont démontrée durant cette semaine de compétition, elles auraient fait une bouchée de cette sélection Trinidadienne qui s’était aménagée une poule facile et qui avait choisi, 10 jours avant le tournoi final caraïbe, de se « forger »  un groupe sur mesure  pour éviter les nouvelles puissances de la zone que sont Cuba et Puerto Rico.

«Rien ne laissait présager ce retour en force du football féminin sur la scène de la région même s’il faut admettre que ces trois dernières saisons, le championnat national avait connu une belle animation au point qu’on était unanime à reconnaitre que le football féminin avait retrouvé un certain niveau et pourrait valablement espérer retrouver une suprématie dans la Caraïbe qu’elle avait perdue depuis son titre de championne de la Caraïbe obtenue en 2001 à Sainte Lucie; on ne pouvait laisser plus bas que cette  élimination précoce il ya deux ans contre Puerto Rico dès le 1er tour de la Coupe du monde 2007.»

«Plusieurs facteurs expliquent ce retour en force : le 1er,  c’est bien sur la tragédie du 12 Janvier 2010 ; les filles ont été tirées de la vie sous les tentes pour commencer la préparation de cette coupe du monde; elles ont ressenti vécu  le drame avec douleur et comme tout Haïtien , ont cherché une branche pour s’accrocher ; elles ont essayé avec la possibilité que leur offrait leur passion qu’est le football ; avec lui elles ont rettrouvé une certaine joie, un plaisir qu’elles veulent prolonger le plus longtemps possible par travail ; l’autre facteur important est l’arrivée à tête de cette sélection d’un vrai spécialiste de football féminin ; le football féminin a lui aussi ses spécialistes depuis quelque temps et tout le monde se met à chercher l’oiseau rare ; Gaspard Dalexis a accumulé une longue expérience de la discipline qu’il a promue au Canada et depuis quelque temps aux USA ; à l’appel lancé partout pour que nos compétences se mettent au service de la reconstruction du pays il a accepté d’apporter sa contribution dans ce qu’il connait le mieux, le football féminin et surtout sa conviction que ce pays regorge de talents qu’on peut amener loin si elles voient le football plus qu’un jeu; la FHF séduite par son enthousiasme, son savoir-faire,   a choisi de suivre le courant, cette stratégie qui traverse le monde entier en football féminin : a savoir prendre un coach venant de la plus grande puissance du football féminin, les USA, puiser renforcer en volume de jeu sa sélection en allant puiser dans le formidable réservoir de footballeuses de haut niveau que sont les USA, des valeurs sures pour encadrer les étoiles locales, dans l’espoir qu’elles aussi elles trouveront bientôt une place dans les collèges US, ce qu’ont tenté succès avant NOUS, les Costa Rica, Mexique, Puerto-Rico,  Jamaïque, Trinidad, Canada, la Guyane, Surinam, Barbados..etc..etc.»

« Enfin, dit on souvent, à quelque chose malheur est bon », la tragédie du 12 Janvier a attiré un lot de générosité envers Haïti ; le football, lui aussi a été comblé ; c’est ainsi que la Fédération dominicaine a offert au football haïtien son centre d’entrainement pour ses équipes nationales à San Cristobal courtoisie supportée au niveau des grosse dépenses  par la FIFA , les deux entités ont pu absorber le cout de presque 150,000 dollars de préparation pendant quarante cinq jours de cette sélection, ce qui a permis nos filles, en vacances forcées à l’école ou à l’Université d’Haiti de profiter de ces malheurs pour travailler dur, jour et nuit, dans des conditions qu’elles n’auraient jamais rencontrées, n’était ce le tremblement de terre ; vivant dans des conditions décentes, avec encadrement médical et bonne condition nutritionnelle, de surcroit, bénéficiant du support et de l’expérience de certaines haïtiennes jouant au plus haut niveau aux USA et convaincues par l’Entraineur Dalexis de le rejoindre dans cet effort pour donner une raison de croire aux filles et un brin de joie au peuple haïtien, c’est donc un commando qui a fait le voyage de Santo Domingo à Trinidad où personne n’attendait Haïti et ses « filles sorties des décombres », statut qui a fait détourner d’elles la position de  favorites et d’être pas trop attendues surprenant leurs adversaires à chaque fois.»

 Propos signés Yves Jean-Bart

PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com /Cr FHF (Le Onze national haïtien qui vient d’arracher le titre 2010 en soccer féminin au niveau de la région de caraïbe)