Salle comble pour Jovenel Moïse à Montréal

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Invité au G7, qui s’est déroulé à Charlevoix dans la province du Québec, le président haïtien, Jovenel Moïse, a tenu à faire un détour, non prévu dans l’agenda initial, par le quartier St-Michel, où vivent de nombreux Montréalais d’origine haïtienne, pour s’entretenir avec la communauté. (Voir VIDÉO)

L’intuition politique de l’«homme-banane», qui est à son premier voyage officiel en terre canadienne, lui a finalement rapporté gros en termes de dividendes ou de soutien populaire dans une métropole occidentale comme Montréal où, par le passé, ses rivaux lavalassiens étaient quasiment les seuls à pouvoir s’enorgueillir de l’appui visible ou indéfectible d’autant de partisans.

Remplie à pleine capacité, « La Perle Retrouvée », un acquis haïtien, exploitant la bâtisse d’une église catholique réaménagée en centre communautaire, a dû mettre ses deux étages à contribution pour accueillir les convives. À titre de comparaison, l’ex-PM Laurent Lamothe, qui tentait de se faire découvrir l’été dernier par la communauté dans le même espace, n’avait rempli que le quart de l’enceinte.

Visiblement heureux de l’accueil bon enfant qui lui a été réservé, le président haïtien, dont le speech d’une vingtaine de minutes, exclusivement en créole, était précédé d’une projection de vidéos relatant les réalisations de son gouvernement depuis son arrivée au pouvoir, a répété que le pays ne peut plus se permettre le luxe de se priver de l’apport de la diaspora, et cela, à tous les niveaux, a-t-il précisé.

Les chiffres sont sans appel, à en croire le président: comment voulez-vous que sur les 8 milliards du PIB, vous en fournissez 2,5 milliards, sur chaque 100 Haïtiens diplômés, 86 d’entre eux quittent le pays pour s’installer dans la diaspora, comment développer Haïti en excluant la participation de tous ces Haïtiens établis à l’étranger, s’est demandé Jovenel Moïse, entrecoupé par les applaudissements des deux salles complètement acquises à sa cause.  La solution à ces questions doit passer, a-t-il dit, par les «États généraux sectoriels».

À noter que, si tout se passait bien à l’intérieur, une dizaine de manifestants, bien encerclés par le SPVM (Service de police de Montréal) et des agents de la GRC (Gendarmerie royale du Canada), répondaient, eux, négativement aux sirènes du chef de l’État, à l’extérieur. Ces derniers exigent ni plus, ni moins, de sa part, qu’une enquête en bonne et due forme fasse la lumière autour du fonds PetroCaribe afin que les dilapidateurs soient clairement identifiés et sanctionnés.

Au micro de l’Agence de presse Médiamosaïque, ces protestataires, qui brandissaient fièrement leurs pancartes hostiles au pouvoir Tet Kale, demandaient également au successeur et dauphin de Michel Martelly des comptes relatifs aux frais (1,50$) encaissés par l’État haïtien sur chaque transfert d’argent effectué par les membres de la diaspora vers Haïti. Cliquez sur la VIDÉO en bas!

AUTOUR du 6e Gala du Vivre-Ensemble:

**VIVRE-ENSEMBLE: ACTIVITÉS 16 MAI 

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