Rudsak : «mon guerrier est un Urban survivor»

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Malgré les turpides économiques de ces derniers mois, la seizième édition de la semaine de la mode de Montréal s’étant  déroulée du 2 au 5 mars au marché Bonsecours a connu un véritable succès… Une fois  l’effervescence retombée, MEDIAMOSAIQUE.COM  a eu le privilège de s’entretenir avec Evik Asatoorian, le  créateur de la marque Rudsak.

 

 

 

En effet, pour l’automne 2009 Rudsak nous a présenté une nouvelle collection intitulée  « Nomade Urbain ». S’inscrivant dans la continuité des thèmes qui sont chers à la griffe (modernité, urbanité et élégance), Evik Astoorian a toutefois pimenté ses créations par un soupçon de rébellion… Rencontre avec un créateur sensible aux maux de notre société.     

VERBATIM de l’ENTREVUE SONIA EYAAN vs EVIK ASTOORIAN

Sonia Eyaan – Pourquoi avoir choisi le thème du guerrier pour votre nouvelle collection?

Evik Astoorian, – Nous vivons une période particulièrement difficile. Le thème du guerrier nous rappelle que dans l’histoire des civilisations nous avons traversé d’autres périodes douloureuses. Le guerrier d’aujourd’hui, est un «urban Survivor ». C’est un homme ou une femme qui s’arme de force, de courage et de style pour surmonter les difficultés de la mondialisation.  

 

 

 

Sonia Eyaan  – S’armer de force et de courage je comprends… mais pourquoi  de style ?
Evik Astoorian, – À chaque saison, la plupart des magasins proposent des vêtements identiques. Avoir du style c’est avoir  confiance en soi. Une personne qui porte un manteau Rudsak peut faire son épicerie avec un pyjama en dessous sans avoir honte. Elle ne fait pas comme les autres ou en fonction des diktats de la société.

Sonia Eyaan – Est-ce que la crise actuelle a des répercussions sur vos créations ?
Evik Astoorian, – Comme vous le savez, la crise que nous traversons atteint  faiblement le secteur du luxe et de la mode. En revanche, avant d’être un homme d’affaire, je suis un artiste. Un témoin des bonheurs et des malheurs de ce monde. La crise économique, les conflits armés, la crise environnementale et toutes les autres formes de crises ont un impact direct ou indirect sur ma sensibilité artistique.

Sonia Eyaan –Pourquoi trouve-t-on autant de casques dans votre collection ?
Evik Astoorian, – J’aime coiffer mon guerrier d’un casque parce que c’est un leader. Qu’il soit capitaine, chef de famille, chef de classe ou entrepreneur mon guerrier est à la tête d’un groupe. 

Sonia Eyaan – Votre guerrier fait-il référence à un peuple en particulier ?
Evik Astoorian – N’importe quel individu de n’importe quelle culture peut s’identifier à mon guerrier car c’est un nomade. D’ailleurs, que ce soit chez les mongols, les amérindiens, les samouraïs et tant d’autres exemples, les guerriers d’antan portaient des casques de protection.

Sonia Eyaan : Est-ce que le thème du guerrier n’est t-il pas une  incitation à la guerre ou à violence ?   
Evik Astoorian, – Bien au contraire ! La violence découle d’une difficulté à communiquer ou résulte d’un manque de confiance en soi.  Mon guerrier n’est pas un super héro, mais il n’a pas peur. Il ne fait de mal à personne et respecte son voisin car il est sûr de lui. C’est un type audacieux qui sait prendre des risques et qui sortira de cette crise la tête haute.