Régine Alende: la «mère Teresa» des jeunes immigrantes du Québec

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE TOP 20) – Cette mère de deux filles, arrivée incognito au Québec en 1997,  est devenue une star, une leader, une référence, mais de manière plus précise, une protectrice, une bienveillante, une conseillère, aux yeux de celles qui sont à la fois, jeunes, femmes, minorités visibles, et nouvellement arrivées à Montréal. Son rêve: améliorer les conditions dans lesquelles vivent les néo-Québécoises à leur arrivée dans leur nouvelle terre d’accueil.

Parcours et réalisations

Elle a réussi à doté le Centre d’Encadrement pour jeunes femmes immigrantes (CEJFI) d’un mandat qui avait tout pour attirer en un tour de magie, en un clic, les meilleures volontés du monde, pourtant, son véritable défi était de convaincre les gens, souvent des esprits trop conservateurs, un à un, de la raison d’être de cet organisme qui venait de naître dans un monde trop vieux. Et c’est ce qu’elle a réussi à faire. Les premiers refus essuyés lui ont construit toute une carapace. Moral blindé, femme déterminée, Régine Alende a fait grandir son idée, son bébé, le CEJFI, dont les activités allaient connaître rapidement une expansion galopante, a pourtant démarré dans sa cuisine, a-t-elle l’habitude de rappeler.

Si elle a trimé dur pour inculquer à tous l’importance du CEJFI qui dessert aujourd’hui plus de 4 000 jeunes par année, issues d’une soixantaine d’ethnies, c’est avec beaucoup de sagesse que Régine Alende savoure en 2012 le fruit des efforts qui ont propulsé son rayonnement, non seulement au Québec, mais à travers le Canada. Les prix, saluant son immense travail, se sont enchaînés et vont des organismes de terrain aux différents paliers gouvernementaux. La récompense qui a définitivement campé sa stature nationale est la médaille qu’elle a reçue en 2012 des mains du gouverneur général du Canada dans le cadre de l’«Affaire Personne».

Toutefois, de tous les prix qu’elle a reçus, sa Nomination au Gradede Personnalité de la Diversité de l’Année par la Rédaction et le Conseil éditorial de l’Agence de presse Médiamosaïque, semble l’avoir profondément touchée d’une manière assez particulière. Cette distinction, et nous la citons, «est d’abord, une lourde responsabilité. Vous faites de moi un modèle. Cela devient très contraignant, car toute parole ou décision va devoir être pesée, vu que cela pourrait inspirer plusieurs… je me dois de vous remercier pour une telle nomination», fin de citation.

Impacts et modèle d’affaires du CEJFI

«Je dois dire avec fierté que j’ai participé au cours des 12 dernières années à des transformations de l’action communautaire qui ont façonné le modèle d’intervention au Québec, voire au Canada. Par notre action au CEJFI, nous avons inspiré des modèles interculturels en faveur de la personne immigrante plus particulièrement des jeunes femmes immigrantes», a résumé Régine Alende Tshombokongo pour souligner l’impact de l’œuvre qui porte son empreinte.

Enfin, si elle est laudative envers la société qui l’a accueillie, MmeTshombokongo croit néanmoins, qu’«il reste encore du chemin à parcourir pour que  la diversité québécoise puisse réellement s’épanouir, car, a-t-elle insisté, des irritants persistent ». Elle persiste à croire que des problématiques non résolues, telles que la discrimination à l’embauche, la laïcité, le port du voile intégral, le port des signes religieux ostentatoires,  sont susceptibles d’entretenir des tensions entre les communautés et la société d’accueil.

Par Gilbert Michaud