RÉFÉRENDUM : le camp du OUI et la diversité en Écosse

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Si les fédéralistes ont tendance à coucher dans le même lit avec les immigrants dès qu’il est question d’enjeux politiques au Canada, en Écosse, les nouveaux arrivants sont plus susceptibles de devenir indépendantistes.

Dans un «grand reportage» diffusé par Radio-Canada, on voyait l’aisance du premier-ministre indépendantiste de l’Écosse à vendre son projet de pays à la diversité, son habileté à convertir ces immigrants (qui, dans le même reportage, affichaient autant de foi, d’assurance dans le camp du OUI écossais) en patriotes.

Malheureusement, le lien n’a jusqu’ici pas été fait au Québec entre l’ouverture des Écossais indépendantistes envers la diversité versus la frilosité, maintes fois évoquée, des souverainistes québécois envers la problématique de l’immigration et tout ce qui s’y rattache.

La donne,  actualisée via la Charte des valeurs, qui a poussé les immigrants à voter, avec plus de vigueur, pour les libéraux du Québec (pro-fédéralistes), laisse deviner que les indépendantistes québécois ont encore du chemin à faire pour se rapprocher de la diversité.

Au fait, contrairement au nationalisme qui est associé, à tort ou à raison, au mouvement indépendantiste québécois, celui de l’Écosse repose sur un «nationalisme civique», a fait remarquer Vincent Laborderie, chercheur à l’université catholique de Louvain, spécialiste des processus indépendantistes.

«…C’est un nationalisme ouvert et intégrateur. Ces mouvements sont observés depuis une dizaine d’années, et ne ressemblent pas aux mouvements nationalistes classiques, de type Front national en France ou Vlaams Belang en Belgique, marqués par une dimension ethnique », a laissé entendre Laborderie dans un entretien à Rue89.

Si le péquiste Bernard Drainville, porte-étendard de la Charte, a fait récemment le bilan de son périple écossais, il n’a, en revanche, pipé mot sur cette réalité connue, ce mariage souverainisme et diversité, dans le paysage politique écossais. Une alliance de raison qui pourrait lui favoriser l’obtention du «pays» tant convoité.

Déjà divisés sur la question, les Québécois, ou mieux, ceux qui sont favorables à l’indépendance, ne devraient-ils pas effectuer eux aussi un vrai virage diversité? Aux leaders souverainistes de se révéler plus pragmatiques et s’inspirer de la théorie des «choix rationnels» (un des premiers concepts enseignés à l’université en science politique)! 

Par Donald Jean

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