Réduire l’immigration : « un message très négatif », dixit Kathleen Weil

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MONTRÉAL – Des données locales, nationales et internationales obligent la Province du Québec à maintenir inchangé le seuil de l’immigration (entre 51 000 et 54 000 personnes/an) dans le cadre du Plan qui vient d’être adopté pour les trois prochaines années par les autorités.

En tant que gouvernement responsable, nous avons le devoir de donner l’heure juste et d’agir dans l’intérêt de la population, a déclaré la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, lors d’une entrevue exclusive, à sa demande, à l’Agence de presse Médiamosaïque.

 

Regard sur le monde

Justifiant sa décision, Mme Weil évoque d’abord la situation sur le plan international. Elle déclare ne pas pouvoir fermer les yeux sur la course aux travailleurs qualifiés qui met le Québec en compétition avec des sociétés comme l’Australie, la Nouvelle Zélande, etc.

 » Pourquoi il ne faut pas opter pour la réduction : parce que le Québec est en compétition avec d’autres sociétés modernes et il est important pour le Québec de maintenir sa position, être proactif, et affirmer sa volonté d’attirer des gens d’un peu partout dans le monde « .

 

Coup d’œil sur le reste du Canada

Même si elle concède que  » c’est quand même des volumes importants « , la ministre met également dans la balance les choix faits par le reste du Canada cette année. Se voiler la face en ce sens pourrait être défavorable au Québec sur le plan démographique, a-t-elle analysé.

Elle balaye ainsi d’un revers de main la position du nouveau parti de François Legault (CAQ) qui se propose de réduire l’immigration.  » Moi je trouve que c’est très négatif dans un contexte où l’on est en compétition. Le Canada aussi maintient des volumes importants, nous aussi, on en a besoin. »

 

Les réalités domestiques de la Province

Dans la même veine, la titulaire du MICC dit se fier également à la scientificité des conclusions qui lui proviennent localement où la tendance contraint les autorités québécoises à garder quasiment intact  le flux d’immigrants devant fouler le sol de la Belle Province.

 » Il ne s’agit pas d’un chiffre aléatoire (entre 51 000 et 54 000 personnes/an). C’est un chiffre qui est aussi basé sur des données que nous avons  de l’Institut statistique du Québec sur le vieillissement de la population et sur la pénurie ou la rareté de main d’œuvre « , a-t-elle en outre mis de l’avant.

 

Le poids des consultations préalables

À la lumière de toutes ces données, Weil croit dur comme fer que le gouvernement ne peut pas  » lancer un message de réduire l’immigration…C’est important de le souligner, parce qu’il y a 740 000 emplois qui devront être comblés d’ici 2014 et 15% de ces emplois seront comblés par l’immigration « .

Et dans ses consultations en prélude à l’adoption de son Plan triennal, elle rapporte que son choix tient évidemment compte des recommandations qui lui proviennent directement sur le terrain.  » Parce que les entreprises, le milieu économique, nous disent que les gens vont partir à la retraite et on a besoin  de la présence de la diversité pour aider à combler le déficit « , fin de citation.

 

Entrevue exclusive Kathleen Weil / MEDIAMOSAÏQUE:

 

 

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PHOTOTHÈQUE MEDIAMOSAÏQUE (La ministre libérale de l’immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil en train de répondre, en ses bureaux à Montréal, aux questions de l’Agence de presse Médiamosaïque).