Quid des résultats de ce premier «Forum d’affaires Québec-Haïti»?

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MONTRÉAL – D’abord, en chiffres, les organisateurs dressent un bilan assez flatteur de leur événement. «Succès retentissant : on avait prévu 150 personnes, on a eu plus de 300», a d’entrée de jeu martelé Nancy Roc, la directrice exécutive de la firme Incas Productions Inc., à l’origine du forum.

 

Des informations qui rejoignent les bonnes cibles

Les investisseurs présents ont pu apprendre sur place qu’il y a un raccourcissement du délai pour créer une entreprise en Haïti. «Grâce aux dispositions prises par le gouvernement haïtien, via un registre du commerce en ligne du MIC, le délai est passé de six mois à six semaines», a-t-elle informé en émettant toutefois le vœu qu’il soit rétréci à six jours.

«Cette tendance en affaires a convaincu les grandes compagnies. Ces gens ont été ravis d’entendre ces informations. Il y a par exemple des compagnies comme Walmart, Levi’s, Gap, etc. qui ont décidé d’augmenter leurs quotas de demandes en Haïti», de poursuivre la journaliste dans une entrevue-bilan à l’Agence de presse «Média Mosaïque».

 

Autres annonces et résultats probants

La  ministre du Commerce et de l’Industrie a profité de ce forum «pour en faire quelque chose d’inédit», a-t-elle fait remarquer. Josseline Colimon Féthière a, en effet, annoncé espérer, qu’à l’instar des USA, que le Canada signera avec Haïti  un accord similaire, le «Hope canadien», qui viendra élargir le cadre des avantages incitatifs aux investissements.

Par ailleurs, ce forum a aussi permis aux producteurs de café d’Haïti de s’asseoir aux côtés de leurs homologues québécois pour discuter affaires. Et ensemble, ce secteur, a-t-elle souligné, qui représente les intérêts de 200 000 familles de paysans en Haïti, planche,  suite aux retombées du forum,  sur la tenue de «la semaine du café» avec son vis-à-vis québécois.

L’écho de cette rencontre, qui s’est tenue les 7 et 8 octobre derniers à Montréal, a poussé les autorités municipales de la capitale haïtienne à solliciter le concours d’Incas Productions dans le cadre des préparatifs autour du lancement du «salon de la reconstruction» qui doit se dérouler en décembre prochain à Port-au-Prince, a encore souligné Mme Roc.

 

Les amputés dans la reconstruction

Pour éviter que les amputés ne soient les laissés-pour-compte de la reconstruction d’Haïti, dans un pays où culturellement l’empathie envers les handicapés est, le moins qu’on puisse dire, inexistante, Incas Productions a tenu à faire sa part en remettant symboliquement un chèque à Handicap International.

De l’avis de Nancy Roc, les amputés constituent un problème majeur en Haïti. «Aussi petite que soit notre entreprise Incas Productions, j’estime que, quand on reçoit on doit donner, je voulais donner l’exemple, même si plusieurs des entrepreneurs ont demandé qu’est-ce que cela venait faire dans tout cela ?», a-t-elle justifié.

Elle informe avoir surtout profité de la présence de Charles Clermont et de plusieurs autres ténors en affaires en Haïti pour que ceux-ci retiennent ce message, à savoir,  que «l’Haïti de demain ne doit pas oublier les handicapés dans la reconstruction comme ici au Québec où il est primordial de tenir compte de la vulnérabilité des handicapés, des femmes enceintes, des enfants, des jeunes dans la construction des routes, des édifices, etc.»

 

De la visibilité positive pour Haïti

Évoquant les déficiences connues du gouvernement haïtien en matière de relations publiques, Incas Productions Inc. estime, qu’en termes de résultats, que l’État haïtien a marqué des points grâce à la couverture de cet événement dans la presse québécoise et canadienne.

«Je voulais, comme l’a dit l’ex-gouverneure générale (Michaëlle Jean), fournir la preuve qu’Haïti est le pays de toutes les misères mais aussi le pays de toutes les opportunités», a répété Nancy Roc qui croit que «ce forum s’est attaqué à la mauvaise image à laquelle Haïti a ordinairement droit dans la presse internationale».

L’organisatrice affirme avoir maintes fois cité à ce forum «le cas du Mexique qui est la destination la plus prisée actuellement des Québécois et des Canadiens alors que Mexico détient le record des actes de kidnapping de l’Amérique latine avec plus de 3 000 cas par mois. Ce n’est pas le cas en Haïti», a comparé la journaliste.

 

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr R.Véus (Le vice-président de la Sofidhes, Charles Clermont, en train d’animer un atelier sur la reconstruction lors du Forum Québec-Haïti au Plaza Holiday Inn à Montréal)