Préval, l’homme de l’«unité» à Montréal (ENTREVUE EXCLUSIVE)

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Un président qui fait preuve de courtoisie

MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – 24 heures après avoir prononcé le discours qui sera désormais inscrit dans les annales de la communauté haïtienne de Montréal, le président élu d’Haïti René Garcia Préval a, dans une entrevue exclusive à l’Agence de presse Médiamosaique, réagi à chaud aux commentaires et remous suscités par la profondeur de ce message.

Quoique informé à la dernière minute de notre présence dans sa suite à l’Hôtel Reine Élizabeth hier mercredi dans la matinée, le président haïtien a quasiment ignoré le protocole et déjoué la vigilance des nombreux agents de la Gendarmerie Royale du Canada (GRC) qui assuraient sa garde pour répondre aux questions de Médiamosaïque.

Le président, qui quittait ledit hôtel en vue de se rendre à Québec pour  s’entretenir avec le premier-ministre du Québec Jean Charest, a stoppé le cortège de plusieurs limousines qui devait le conduire à l’aéroport pour confirmer à nouveau sa décision inébranlable de tendre la main à tous les secteurs de la vie nationale haïtienne.

Il se fiche désormais de tous ceux qui sont hostiles à «l’unité»

Répondant à la question, «M.le président, la teneur de votre discours a surpris énormément de monde?», René Préval, de marbre, de répondre : «Le message que j’ai délivré hier c’est le message que le peuple haïtien veut que je délivre, c’est le message de l’unité maintenant».

Affirmant qu’il démarre son quinquennat en faisant définitivement de «l’unité» sa seule boussole, le président élu haïtien tenait à préciser que : « les élections sont terminées maintenant, nous avions dit au cours de la campagne que nous allions rassembler tout le monde».

Et pour démontrer qu’il n’a fait que passer de la parole aux actes, René Garcia Préval rajoute: «C’est pourquoi que nous avons commencé à parler aux secteurs de la société civile, aux secteurs politiques pour rassembler toutes les bonnes volontés pour développer le pays».

Invité plus loin à dire, «ne risquez-vous pas René Préval de vous aliéner l’aile dure du secteur Lavalas qui apparemment entend mal ce discours?», René Préval, n’a pas bronché. Sous le même ton, il répond et nous le citons : « À Port-au-Prince, nous travaillons avec les gens de «Lavalas», les gens de «l’OPL», les gens de la «Fusion », avec l’Église catholique, avec tout le monde».

En ce qui a trait au secteur privé haïtien qui avait massivement soutenu le mouvement ayant conduit à l’exil son ex-mentor Jean-Bertrand Aristide, René Préval se pose désormais en apôtre à même de faire le trait d’union entre les plus fortunés et la classe déshéritée d’Haïti: « Nous commençons à mettre le secteur privé des affaires en pourparlers, en discussion avec les gens du secteur populaire et ça marche bien».

Les «vrais ennemis» du peuple haïtien, selon René Préval

À la question « pensez-vous que  les gens de la communauté haïtienne de Montréal, qui sont tellement polarisés, en écoutant ce message, vont se rendre compte qu’il faut aller dans le sens de l’unité tel que vous le prônez?», le leader haïtien ne va pas par quatre chemins : «Nous avons à nous mettre ensemble contre la pauvreté, contre le chômage, contre l’analphabétisme, le manque de soins de santé, l’environnement qui se dégrade, voilà nos ennemis».

«Nous n’avons pas à avoir des ennemis entre nous, je viens de vous citer les ennemis du peuple haïtien. Quand le cyclone Jeanne passe, il ne fait pas de distinctions  entre les secteurs politiques, entre qui a l’argent et qui ne l’a pas. Il passe aveuglément  et  nous avons un effet de la dégradation de l’environnement. C’est dans l’intérêt de tout le monde d’augmenter l’offre de santé, l’offre d’éducation, voilà!».

Rappelons que dans le discours qu’il a adressé mardi soir à la communauté haïtienne de Montréal, le prochain mandataire haïtien avait convié tous les Montréalais d’origine haïtienne à faire taire leurs passions et leurs querelles de chapelle. René Préval avait invité cette communauté polarisée à pasticher l’exemple actuel des Haïtiens de l’intérieur initié sous son leadership : «Il fallait voir comment les GNBistes et les Lavalassiens (anti et pro-Aristide s’entendent actuellement en Haïti», avait illustré le président à l’occasion.

Une invitation du gouvernement canadien

Enfin, mentionnons que la visite de plus de 72 heures de René Préval était une initiative du gouvernement de Stephen Harper. Même s’il n’est pas encore le no un haïtien, (il le sera le 14 mai prochain), le leader de «Lespwa» a eu tous les honneurs et privilèges accordés à tout chef d’État.

Médiamosaïque a pu vérifier que toute une suite lui a été réservée à l’Hôtel Reine Élizabeth, l’un des plus prestigieux de la métropole. René Préval était accompagné partout où il passe par une escouade de la Gendarmerie Royale du Canada GRC.

Un détachement de policiers montait également autour du cortège de limousines qui lui a été offert en la circonstance. Médiamosaïque a également appris que c’est Ottawa qui avait mis un avion spécial à la disposition du président élu d’Haïti.

D’ailleurs, c’est via un vol direct, de l’aéroport de Québec étant, que le prochain locataire du Palais National, après s’être entretenu mercredi matin avec le premier ministre du Québec Jean Charest, a quitté le Canada à destination de la capitale haïtienne.

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