MOSCOU – Le vrai patron du Kremlin, dont la brève éclipse présidentielle n’a duré que le temps du règne sans trop grand éclat de Dmitri Medvedev, est de retour. Contre vents et marées, n’en déplaise aux Occidentaux, Vladimir Poutine est de nouveau aux commandes de la Russie.
En effet, quatre ans après avoir cédé le pouvoir en 2008 à Medvedev – qui a fait de lui son premier-ministre-, Poutine, qui s’est révélé l’homme fort de la Russie depuis 2000, reprend la tête de ce pays qui n’entend pas céder à ses ambitions de grande puissance, comme l’a toujours rêvé une forte partie de l’électorat qui l’a voté.
Pour dissiper les doutes sur la régularité du scrutin, Vladimir Poutine avait ainsi promis l’installation de webcams dans 91 000 bureaux de votes sur les 95 000 que compte le pays. Le ministère de l’Intérieur s’est d’ailleurs félicité de l’absence de fraudes, a appris l’Agence de presse Médiamosaïque.
Les observateurs indépendants, selon les informations rapportées par les médias, ont cependant une autre version: l’organisation indépendante Golos affirme avoir compté au moins 2283 irrégularités dans tout le pays. Reste à voir ce que fera la rue russe de cette information.
Il s’agit d’une démocratie à la Poutine. Contrairement aux dictatures à l’africaine où les chefs d’État peuvent rester pendant des dizaines d’années sans interruption, Poutine innove en cédant le maillet à un fantoche avec la certitude de récupérer son fauteuil. C’est « démocratique » et « constitutionnel » puisque son élection demeure conforme aux règles édictés par la Constitution, taillée à son image…
PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE Cr Ria Novosti ( Le premier ministre actuel de la Russie, redevenu président du pays, en train de voter le 4 mars dans un bureau de vote de la capitale russe)