L’Action boréale Abitibi-Témiscamingue plaide pour une réforme en profondeur du régime forestier au Québec.
Lors d’une conférence de presse organisée de commun accord avec le réseau québécois des groupes écologistes, le 27 novembre 2008, les panélistes ont insisté sur l’incontournabilité de cette réforme, et ce, ont-ils dit, «indépendamment de la crise forestière, structurelle et conjoncturelle, et pour laquelle des efforts importants doivent être consentis pour en atténuer l’impact sur les travailleurs, leurs familles et les régions».
Ils rappellent que « »L’erreur boréale de Desjardins-Monderie », « la Commission Coulombe », pour ne mentionner que ces deux évènements, ont mené à ce consensus général : il faut changer le régime forestier présent qui n’est plus adapté à la situation d’aujourd’hui, et à venir.»
Évoquant les intentions du gouvernement Charest ( un livre vert déposé par le ministre Bachand, un autre document portant sur les sociétés d’aménagement des forêts, et séparant en quelque sorte les activités de production forestière, autrement dit la sylviculture, de celle de la transformation industrielle des bois ), ces militants écologistes exigent cependant des gestes concrets.
«Bien que les propositions gouvernementales soient loin d’être parfaites et que plusieurs positions manquent de vigueur, ce virage proposé aurait comme résultat de ne plus confier la gestion des forêts aux grandes industries forestières, mais bien à des organismes régionaux indépendants et certifiés», ont-ils noté dans leur communiqué final reçu à la rédaction de l’Agence de presse «Média Mosaïque».
Tout en déplorant «ne pas déceler nécessairement une résolution ferme» dans la plupart de ces mesures mises de l’avant par Québec, les conférenciers ont toutefois souligné que «plusieurs autres changements importants sont envisagés dans cette réforme forestière souhaitée par la majorité des acteurs du secteur forestier ».
«Il en est ainsi de l’aménagement forestier durable, de la gestion intégrée des ressources ouverte à tous les utilisateurs du territoire forestier, d’une meilleure participation des Premières Nations, et d’un aménagement dit «écosystémique» des forêts», ont énuméré les panélistes.
L’Action boréale Abitibi-Témiscamingue a par ailleurs informé que «certains groupes ont dénoncé un document de réponse à la réforme du gouvernement» présenté par l’industrie forestière représentée par le Conseil de l’industrie forestière (CIFQ), accompagnée de plusieurs organismes directement ou indirectement associés aux activités forestières.
Pour ces groupes, à en croire les conférenciers qui ont omis de les citer nommément dans cette note acheminée à MEDIAMOSAIQUE.COM, «ce document (est) une tentative de retour en arrière, au profit des grandes entreprises de pâtes et papier».
Enfin, s’ils attendent de voir le gouvernement Charest s’attaquer rapidement aux «problèmes conjoncturels et structurels des usines de transformation des bois», ces militants veulent surtout que Québec « répondent aux attentes de ceux qui souhaitent une réforme forestière en profondeur et dignedu XXIe siècle ?»