Obama, Médecins du Monde, Caraïbes FM, émergent dans un sondage (HAÏTI-SÉISME)

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Une enqête d’opinions permet de mesurer la perception des Haïtiens par rapport à l’implication des chefs d’États étrangers, les ONG, les médias, dans la catastrophe qui a fait près de 300 000 morts le 12 janvier dernier en Haïti. De ce sondage, il ressort grosso modo que les répondants approuvent l’apport des étrangers au détriment de leurs dirigeants locaux.

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Rubrique ONG

C’est Médecins sans Frontières/Médecins du Monde (27%) qui arrive en tête dans ce palmarès. Les Haïtiens interrogés dans le cadre de cette enquête, menée par le Centre haïtien de recherche en éducation (CHRE), estiment que le travail  de ladite ONG a eu un impact réel sur la qualité de vie des familles affectées par le séisme.

La Croix-Rouge Internationale (16%) vient au 2e rang. Le Programme Alimentaire Mondial (PAM) obtient (11%) d’appuis et Vision Mondiale (7%). À noter que, 15% des répondants jugent qu’aucune des ONG ne fait «rien de sérieux» sur le terrain, selon cette enquête dont les résultats ont été communiqués à l’Agence de presse québécoise «Média Mosaïque».

 

La cote des chefs d’États étrangers

Barack Obama, qui a déployé le plus grand nombre de soldats sur l’Ile et dont le pays avait pris le contrôle de l’aéroport de Port-au-Prince après la catastrophe du 12 janvier , est le chef d’État étranger le plus estimé des Haïtiens. 33% d’entre eux se disent confiants qu’il va favoriser la reconstruction d’une Haïti nouvelle.

Obama est suivi du chef d’État vénézuélien Hugo Chavez avec 16%, talonné par l’ancien président américain Bill Clinton (10%). À noter que, ces trois personnalités devancent nettement le PM canadien Stephen Harper (3%) et le président français Nicolas Sarkozy (2%), qui ont été les deux seuls dirigeants occidentaux à se rendre eux-mêmes sur les lieux pour sympathiser avec les Haïtiens.
 

Modèles de gouvernance souhaités

33% des répondants ne sont pas favorables à la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti  (CIRH), alors que 27% ne s’y opposent pas. Les personnes qui estiment que cette commission «n’est pas bonne» ou «pas bonne du tout pour démarrer la reconstruction du pays» sont évaluées à 31% soit près d’un tiers dans cette enquête. 

Très sévères envers l’État haïtien pour la gestion qu’il a faite de la crise, ils sont 83% à croire que le gouvernement Préval-Bellerive n’a pas bien géré la situation depuis le séisme jusqu’à la date du déroulement de l’enquête.  C’est un gouvernement gangrené par la corruption, aux dires de 86% des répondants.  35% parmi eux croient qu’aucun des ministères ne fait rien de sérieux, seulement deux ministères ont eu  leur reconnaissance pour avoir fait la différence dans les services qu’ils ont fournis à la population. Il s’agit du ministère de la Santé publique qui s’en tire avec un maigre 23%, et le ministère de la Jeunesse et de l’Action civique avec 20%. 
 
41% des répondants pensent que le modèle de gouvernance, qui serait le plus efficace pour reconstruire le pays, devrait nécessairement inclure des étrangers (Nations-Unis, occupation du pays par les États-Unis ou un gouvernement intérimaire Clinton-Bellerive). La seconde option est la réalisation d’élections en vue de l’élection d’un nouveau président en novembre 2010 avec 19% des choix. La troisième voie est celle de la formation d’un «gouvernement d’unité nationale avec la diaspora» (17%). 
 

Les médias les plus écoutés

Une grande majorité (93%) de personnes interrogées s’informe via les médias. La radio est le média de masse le plus utilisé (50%) pour avoir accès à l’information. La station la plus écoutée est Caraïbes FM, sur 66% de répondants ayant fait un choix, elle récolte 30%. Caraïbes FM est cinq (5) fois plus écoutée que les radios Lumière, Guinen, Signal FM et Kiskeya avec toutes 6% d’écoute.

Vision 2000 obtient 5%. Ensuite au quatrième rang vient Radio Métropole (3%) et RFI (2%) en cinquième. La contribution de presse internationale dans cette crise est bien vue en Haïti. 76% de gens qualifient de «bien» le travail de cette presse. À noter que le Web devance la presse écrite dans ce sondage.

 

Échantillonnage et origines du sondage

Mentionnons que cette enquête a été  réalisée cent (100) jours après le séisme du 12 janvier dans la région métropolitaine de Port-au-Prince (Delmas, Carrefour, Pétion-Ville, Tabarre et Carrefour-feuilles) terriblement dévastée par la catastrophe. Le questionnaire soumis par Centre haïtien de recherche en éducation (CHRE) a été adressé  à un échantillon de 175 familles regroupant environ 800 personnes affectées par le séisme du 12 janvier.

En outre,  52% des répondants sont des chômeurs ou déclarent travailler à leur compte (commerce informel, vente au détail, avions-nous appris dans ce sondage mené par le CHRE sous la gouverne du Montréalais d’origine haïtienne, William Michel, détenteur d’une maitrise en «mesure et évaluation en éducation» (UdeM) et candidat au Ph.D en Sciences de l’éducation, cette enquête  a été réalisée par une équipe de chercheurs dont Eddy Saint-Paul, Ph.D en Sociologie (Mexique), Soeurette Michel, docteur en Droit et master en Criminologie (USA).

 

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com (Images de quelques chefs d’États étrangers, de logos de médias et d’ONG impliqués dans la crise aayant suivi le tremblement de terre du 12 janvier dernier en Haïti)