Obama Barack ou l’espoir ligoté? (POINT DE VUE)

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Premier «Amérafricain» à gravir les sentiers escarpés de la présidence étatsunienne le 20 janvier 2009, OBAMA, B. serait à la fois la personnification de la providence et de l’espoir pour ses compatriotes comme pour une large partie de l’humanité.

Porté au pouvoir par un électorat se sentant profondément souillé pour avoir reconduit le mandat présidentiel controversé de BUSH, G. W., le président OBAMA, B. est en effet, pour une large partie de la population des États Unis d’Amérique (USA), un homme providentiel porteur d’espérance. Il doit, non seulement, la laver des souillures qu’elle s’est infligée électoralement en novembre 2004, mais combler également son état d’attente confiante sur la capacité du 44ème Président à forger, par ses décisions clairvoyantes, une nouvelle représentation picturale mondiale des USA et de sa population. Elle  exige de lui qu’il puisse, vaille que vaille, en négation radicale des huit longues années de la présidence BUSH, G. W., restaurer l’image peu envieuse des USA ruinés financièrement, agressifs, bellicistes et autant irrespectueux des droits humains que des normes de la communauté de droit international.

Ces exigences de la population étatsunienne, si titanesques qu’elles soient, ne seraient point au dessus des compétences de la nouvelle administration présidentielle dirigée par un homme aussi affable qu’intelligent, n’eut été la contrainte des obligations liées à la succession d’État. Le président OBAMA, B. reste, de fait, le légataire universel de la gouvernance de ses prédécesseurs pour les années à venir. Il se trouverait ainsi ligoté par l’héritage présidentiel légué depuis les aventures bellicistes euro-occidentales de 1914-1918 et de 1939-1945 qui, on le sait, ont contribué à faire de l’économie de guerre le moteur essentiel de la construction économique ou du développement dont les USA se trouvent désormais prisonnier. Il va donc sans dire que la réussite de l’administration présidentielle nouvelle sera mesurée à l’aulne de libération du pays de l’Oncle Sam de la prison de cette économie belliqueuse.

Ne pouvant ni ignorer le fait que sa présidence commence sur les ruines économiques et financières des USA révélées par l’administration BUSH, G. W., ni se dérober allègrement des responsabilités internationales liées aux engagements militaires des USA en Orient et ailleurs dans le monde, le président OBAMA, B.  saura-t-il  accomplir, à la satisfaction  de la population étatsunienne, la mission restauratrice qu’elle lui a confiée dans le déni formel des préjugés raciaux? Rien n’est moins sûr, à moins que, d’une part, il ne choisisse de rompre avec l’illusion d’optique fortement ancrée parmi la hiérarchie politico-militaire de Washington, à l’effet que le chef de la Maison Blanche fusse le commandant en chef de l’humanité, pour se consacrer utilement à la recherche d’une solution aux problèmes domestiques pressants que constituent la santé, l’éducation et la sécurité et que, d’autre part, il ne réduise, pour l’essentiel, les rapports internationaux des USA à éteindre la flamme incandescente des conflits armées allumée par l’administration précédente.

*DIARRA Boniface. N’B. (LL.B., LL.M., M.Sc., Ph.D.) .

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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Reuters (Jim Young) à gauche et à droite, l’affiche de la campagne électorale d’Obama calquée par l’artiste affichiste Shepard Fairey à partir de la photo prise par J.Young au Sénat américain en 2007)