Montréal-Jobs: êtes-vous Bélanger, Traoré, Ben Saïd ou Salazar?

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – La discrimination à l’embauche n’est pas une invention de l’esprit au Québec. Elle est bien réelle à Montréal. Une étude, réalisée par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ), l’atteste sans ambages.

 

Constat chiffré accablant

 » Quand on est à la recherche d’un emploi dans la région de Montréal, il vaut mieux s’appeler Bélanger ou Morin que Traoré, Ben Saïd ou Salazar. À caractéristiques et à compétences égales, un candidat au patronyme québécois a au moins 60 % plus de chances d’être invité à un entretien d’embauche qu’une personne qui a un nom à consonance africaine, arabe ou latino-américaine « , a affirmé la CDPDJ.

Un communiqué de la Commission, reçu à la rédaction de l’Agence de presse Médiamosaïque, rapporte que  » ce « testing », qui avait pour objectif de mesurer la discrimination à l’embauche, a révélé un taux net de discrimination de 35 %. C’est donc dire, qu’une personne dont le patronyme l’identifie à un groupe racisé a été écartée du processus d’entrevue une fois sur trois « .

Précisant le contexte, la CDPDJ informe que le projet de mener une enquête sur la question a vu le jour « à la suite d’une réflexion amorcée en novembre 2008″. À cette occasion,  » la Commission avait tenu un colloque, réunissant plus de 400 personnes, intitulé Pour une véritable intégration : droit au travail sans discrimination et l’un des thèmes avait porté sur les appréhensions de certains employeurs concernant l’embauche de personnes issues de l’immigration « , poursuit le communiqué.


Rejet en fonction du groupe ethnique

L’étude de la Commission a aussi démontré que les candidats aux noms à consonance africaine ont été nettement plus désavantagés que les candidats ayant des noms arabes ou latino-américains. Ainsi, le candidat au nom à consonance africaine pour un emploi peu ou non qualifié a été évalué plus négativement, avec un taux net de discrimination de 42,1 %, contre 35,1 % pour le candidat arabe, suivi plus loin derrière, par le candidat latino-américain avec 28,3 %. En ce qui concerne les emplois qualifiés, le taux de discrimination chez le candidat au nom à consonance africaine a été de 38,3 %, contre 33,3 %, pour les candidats arabes et 30,6 % pour les candidats latino-américains.

À noter que le document Mesurer la discrimination à l’embauche subie par les minorités racisées : résultats d’un « testing » mené dans le Grand Montréal est disponible sur le site de la Commission à l’adresse suivante : www.cdpdj.qc.ca