MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Défis après défis, elle s’est révélée sublime, stoïque, implacable et imperturbable. Michaëlle Jean n’arrête pas de surprendre. Ses fans et admirateurs, plus nombreux qu’auparavant, étant donné qu’ils sont maintenant disséminés à travers la planète francophone, sont sous le charme. La 27e gouverneure générale du Canada savoure aujourd’hui les fruits d’un de ses plus hauts faits d’armes: on parle ici de la bataille (campagne) qu’elle a menée avec tact, conviction et doigté, et au terme de laquelle elle a obtenu le fauteuil de Secrétaire générale de l’OIF.
Michaëlle Jean fait l’histoire en remportant, à titre de patronne de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis le 30 novembre dernier, une double victoire. D’abord, contre la géopolitique (le poste est naturellement la chasse gardée des ex-chefs d’États ou diplomates de haut rang africains), mais également contre la tradition, en devenant après l’ex-président sénégalais Abdou Diouf, la première femme à avoir les commandes de cette organisation qui regroupe les États ayant la langue française en partage.
Il faut dire que, si l’accession de Mme Jean à cette fonction prestigieuse (tant par le mandat que par l’influence de l’institution à travers le monde), gratifie l’audace de la femme qu’elle est -un être pour qui rien n’est impossible-, elle couronne, parallèlement, l’ascension, la carrière d’une professionnelle, d’une leader, qui a toujours épaté son entourage, que ce soit dans le milieu universitaire, il va sans dire dans la sphère médiatique où elle a exercé avec brio son métier de journaliste à Radio-Canada, voire en politique dans le cadre de l’exercice de son mandat en tant que GG et commandante en chef du Canada.
Toujours fière de rappeler son statut de » femme de descendance africaine, d’Haïti, arrivée au Canada avec sa famille en situation de réfugiés politiques « , la No 1 de l’OIF n’a pas manqué de souligner, et avec raison, l’impact qu’avait suscité en 2005 son assermentation en tant que gouverneure générale. Cela a été un » signal puissant, pour le Canada et pour le monde « , a-t-elle retenu dans son texte de remerciements au Jury de Médiamosaïque qui l’a hissée au rang de Personnalité de l’Année 2014..
La native de la ville de Jacmel (Haïti) est aussi pionnière dans le métier qui l’a fait connaître. Elle n’a certainement pas oublié l’expérience qui a fait d’elle, et nous la citons, » la première journaliste de race noire du secteur de l’information » à la Société Radio-Canada. » Revenant d’ailleurs sur ses débuts dans le paysage audiovisuel canadien, Michaëlle Jean raconte l’effet de ses premières apparitions à la télé: « …ma présence sur le petit écran frappe les esprits. J’ai conscience d’ouvrir une voie et c’est ce que je souhaite: que la télévision fasse place à la diversité pour une société plus inclusive » (fin de citation).
Ci-dessous les réactions de la Secrétaire générale de l’OIF, Mme Michaëlle Jean
3 QUESTIONS à la Lauréate Michaëlle JEAN
1-Vos réactions à chaud par rapport à une telle nomination au Grade de Personnalité de l’Année 2014?
* Michaëlle JEAN: Je reçois avec humilité cette nomination parmi les 20 Personnalités de l’année 2014 de l’Agence de presse Médiamosaïque. J’aime penser que l’expérience de chacune et de chacun d’entre nous concerne aussi l’ensemble de l’humanité.
2-Comment vous décririez l’impact de vos actions sur l’ensemble de la société québécoise et canadienne ? Citez-en quelques-unes ayant fortement marqué votre parcours.
* Michaëlle JEAN: J’ai beaucoup appris, par exemple, en travaillant sein du mouvement des femmes, où j’ai œuvré pendant dix années pour la constitution d’un vaste réseau de maisons d’hébergement pour femmes violentées et leurs enfants.
Plus tard, à la Société Radio-Canada, où je deviens la première journaliste de race noire du secteur de l’information, ma présence sur le petit écran frappe les esprits. J’ai conscience d’ouvrir une voie et c’est ce que je souhaite : que la télévision fasse place à la diversité pour une société plus inclusive.
Quand, en 2005, je suis assermentée 27e gouverneure générale et commandante en chef du Canada, je sais quel signal puissant, pour le Canada et pour le monde, envoie le fait qu’une femme de descendance africaine, d’Haïti, arrivée au Canada avec sa famille en situation de réfugiés politiques, soit appelée à exercer une aussi haute fonction.
À la conclusion de mon mandat de gouverneure générale en octobre 2010, mon mari Jean-Daniel Lafond et moi avons mis sur pied la Fondation Michaëlle Jean, entièrement consacrée aux jeunes les plus vulnérables au Canada et au soutien de projets qui leur permettent la réinsertion sociale par le pouvoir des arts et de la culture.
Servir, contribuer, rassembler tel est donc le fil de ma vie.
3- Comment vous voyez-vous en tant que figure-clé ou partie intégrante de la diversité?
* Michaëlle JEAN: Je crois au pouvoir de l’exemple. C’est ce pouvoir de l’exemple que m’ont légué mes racines, mes ancêtres. Toujours j’ai tenté, par mon travail, de servir la parole des autres, de faire que rayonne la diversité des gens qui, ici au Québec, au Canada, partout dans le monde ouvrent dans l’ombre, souvent dans la plus grande adversité, pour que puisse advenir un monde meilleur.
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Sur la Photo, les 20 Lauréats: cliquez pour accéder aux portraits de chacun d’entre eux:
1ère rangée: Danièle Henkel, PK Subban, Rachid Badouri, Michaëlle Jean, David Heurtel
2ème rangée: David Cape, Caroline Codsi, François Bugingo, Jean Dorion, Sonia Benezra
3ème rangée: Frantz Benjamin, Nancy Rosenfeld, Jamil Cheaib, Cathy Wong, Lamine Foura
4ème rangée: Florence K, Wilner Bien-Aimé, Ghislain Picard, Amina Gerba, Mohamed ElKadiri
PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE: en haut, La Secrétaire générale de l’OIF ( Crédit OIF)
