«ONE DROP» : de l’eau potable pour tous, une mission possible! (ENTREVUE)

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Pour venir en aide aux milliers d’enfants qui meurent chaque jour dans le monde, faute d’eau potable, le multimillionnaire québécois Guy Laliberté a créé «One Drop». Fondé le 29 octobre 2007, l’organisme, dont les rênes ont été confiées à Lili-Anna Peresa, constitue une preuve de la volonté du fondateur du «Cirque du Soleil» en faveur d’une société plus juste et équitable.

Lili-Anna Peresa, cette femme de tête, ex-directrice du Fonds des nations-Unies pour l’Enfance (UNICEF), a aussi toute une vision et tout un plan de match pour que l’organisme atteigne ses principaux objectifs. Rencontre d’une journaliste de l’Agence de presse «Média Mosaïque» avec une femme pour qui diversité rime avec humanité. En voici donc le verbatim de cet échange:

 

-Média Mosaïque Montréal:  Bonjour Lili-Anna Peresa!

-Lili-Anna Peresa : Bonjour Média Mosaïque!

-Média Mosaïque Montréal: Les origines de «One Drop»?

-Lili-Anna Peresa : «  Guy s’est toujours investi dans des causes nobles.  Depuis bien longtemps, une partie du revenu du Cirque du monde sert à aider les jeunes de la rue. Concernant la bataille de l’eau, il y a quelques années, une personne a dit à Guy qu’ »un enfant meurt toutes les huit secondes en raison du manque d’eau potable », face à ces chiffres alarmants, Guy a décidé d’agir.»

-Média Mosaïque Montréal : La mission de «One Drop» au Canada?

-Lili-Anna Peresa : « Tout d’abord, je tiens à rappeler que « One Drop » n’est pas une organisation environnementale mais sociale et humanitaire. Notre mission consiste à favoriser l’accès à l’eau potable dans les pays du Sud. Concernant les pays du Nord,  notre objectif est de sensibiliser les individus – tout particulièrement les jeunes –  afin de favoriser une gestion et une utilisation efficientes des ressources en eau. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous avons imaginé l’exposition Aqua présentée actuellement au Centre des Sciences de Montréal. »

-Média Mosaïque Montréal: La stratégie de «One Drop» pour relever ce défi ?

-Lili-Anna Peresa : « Nous procédons par grappes régionales. Les problèmes  étant souvent similaires au sein d’un même secteur géographique, il est plus judicieux de tester nos techniques dans une région avant de s’établir dans une autre. L’approche par grappes facilite le transfert des connaissances et peut être à l’origine d’une contamination positive. Les projets de « One Drop » ont débuté en Amérique Centrale (Nicaragua, Honduras et El Salvador), puis s’étendront à l’Afrique de l’Ouest (Mali, Burkina Faso et Sénégal) avant de se poursuivre en Asie du Sud Est (Laos, Cambodge et Vietnam).»

-Média Mosaïque Montréal: Quelle est l’originalité de «One Drop»?

-Lili-Anna Peresa : «Je travaille depuis presque 20 ans dans des coopératives de développement. Je peux donc dire qu’en matière d’action humanitaire «One Drop» propose des solutions novatrices. Pour son premier projet pilote mené au Nicaragua, dans la région d’Esteli, Guy Laliberté a financé la totalité des travaux.  Aujourd’hui encore, si une personne fait un don à « One Drop », la totalité de son argent sera utilisée dans un projet social. Guy assume personnellement 100% des frais d’administrations.»

« Par ailleurs, nos programmes de développement s’articulent autour de 3 volets : le volet de l’agriculture et le volet du micro crédit sont des volets classiques. La valeur ajoutée de « One Drop » est le volet d’art social et d’éducation populaire (ateliers artistiques pédagogiques, activités communautaires animées…). Nous sommes très fiers  de ce volet, car le meilleur moyen d’assurer durablement la sécurité alimentaire et sanitaire d’une population c’est de lui offrir les armes pour lutter contre l’ignorance.  L’éducation et l’art figurent parmi ces armes. »

-Média Mosaïque Montréal: Les populations locales participent-elles aux projets?

-Lili-Anna Peresa : « Bien sûr! Notre approche n’est pas intrusive, mais participative. En tant qu’organisme-relais  de « One Drop », Oxfam Québec et ses partenaires locaux sont en charge de former les membres des communautés et de répartir les différentes tâches. Dans la région d’Estelí par exemple, les familles ont contribué à la création des 1200 jardins communautaires.»

-Média Mosaïque Montréal: Les Québécois peuvent-ils s’investir dans la fondation?

-Lili-Anna Peresa : « »One Drop » est une toute jeune fondation d’à peine deux ans. Pour l’instant, nos projets dans les pays du Sud s’effectuent en collaboration avec des organismes tels qu’Oxfam. Plus tard, nous souhaitons mobiliser davantage les jeunes (du Canada, des États-Unis, d’Australie et d’Europe) notamment avec des initiatives comme Aqua. Pour celles et  ceux qui veulent s’investir dans le milieu associatif, il existe une flopée d’ONG au Québec.»

Pour plus d’informations, visitez le site de «One Drop»: www.onedrop.org 

L’exposition Aqua est présentée au Centre des Sciences de Montréal jusqu’au 7 septembre 2009 :  www.centredessciencesdemontreal.com.

(Photo): À gauche, le No un du Cirque du Soleil, Guy Laliberté, au centre, le logo de «One Drop» et à droite, Lili-Anna Peresa