MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Émigrée il y a à peine six ans au Québec, l’entêtée Fabienne Colas a refusé de se plier à la quasi donne selon laquelle l’immigrant nouvellement arrivé doit se départir de son domaine de profession s’il ne veut pas mourir de faim ou s’il veut payer ses premières factures.
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Faire à l’instar des grands…
Sa rencontre avec Émile Castonguay lui a facilité bien des choses. Ce Québécois «de souche», (président de la maison privée de production «Zaza Productions»), avec qui elle partage les tâches et les opportunités au sein de la Fondation Colas, devient pour elle un associé au lit ou au foyer (parce qu’il est son conjoint de fait) et en affaires parce qu’Émile n’est rien d’autre que son éminence grise.
Elle semble avoir trouvé la recette qui marche (en combinant intelligemment «le sans but lucratif et le privé» dans les communautés culturelles), comme le font ingénieusement dans la société d’accueil, les Gilbert Rozon –Festival Juste pour rire, Productions Hahaha- ou l’Équipe Spectra qui réalise, à la fois, le Festival international de Jazz de Montréal, les Francofolies de Montréal, le Festival Montréal en lumière, etc.
Une «mini-Équipe Spectra» dans les communautés?
En entrevue à l’Agence de presse Médiamosaïque, la jeune entrepreneure a d’ailleurs pas mal rigolé en révélant que bien des gens ont, à la blague, comparé sa structure à «une mini Équipe Spectra dans les communautés culturelles» tout en précisant que «la Fondation Fabienne Colas est très loin d’avoir les budgets dont disposent ces gens-là».
Ambitieuse, elle met le vieil adage «qui trop embrasse mal étreint» au défi de se révéler une réalité dans son cas. L’hyperactive, la boulimique Fabienne Colas, qui travaille comme une lionne, dispose de tous les atouts pour mener à bien ses multiples projets. Elle est jeune, passionnée, n’est pas aux études, n’a pas encore d’enfants et a le privilège d’accompagner l’homme de sa vie au foyer et au bureau.
Fabienne Colas bien vue par ses pairs?
Mentionnons toutefois qu’elle passe mal notamment auprès de ses rivaux dans sa communauté d’origine, interrogés par l’Agence de presse Médiamosaïque et qui ont préféré garder l’anonymat. Certains d’entre eux, qui ne disposent pas de son culot ou qui lésinaient à prendre des risques, voient en elle une rude compétitrice et craignent de ne plus pouvoir l’arrêter dans son avancée jusque-là prometteuse en terre canadienne ou nord-américaine.
D’autres vont jusqu’à prétendre que Mme Colas s’implique très peu dans sa communauté ou «utilise» le nom de celle-ci à des fins purement personnelles, car, évoquent-ils, on voit très peu les gains collectifs de son succès personnel ou les retombées concrètes de ses initiatives au sein de la communauté. Ont-ils raison ou sont-ils des aigris? La question reste posée.
Ce qui est clair, c’est qu’il n’est pas osé de dire que Fabienne Colas fait partie de la perle rare d’immigrants, qui ne badinent pas avec les acquis de leurs pays d’origine et qui surveillent et exploitent au quotidien les opportunités offertes par la société d’accueil. Son attitude tranche avec la tendance adoptée par bon nombre de «suiveurs» dans la communauté haïtienne qui ont peu illustré leur présence pourtant vieille de plus d’un demi-siècle au Québec.
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Photo Cr Journal de St-Michel