«Être chinois» crée du buzz au Québec

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Salle archi-comble le 15 février dernier au Centre communautaire et culturel chinois de Montréal! Tant à l’extérieur que dans les escaliers, voire dans la salle ou se déroulait la grande première du film «Être Chinois au Québec», c’était la cohue. On pouvait dénombrer entre 500 et 600 personnes, avait constaté sur place l’Agence de presse Médiamosaïque.

Succès retentissant

À la fois émus et fiers, les initiateurs de ce documentaire, qui a levé le voile sur le visage chinois du Québec, de même que les deux principaux acteurs, à savoir Bethany Or et Parker Mah, n’avaient nullement pensé que leur récit allait faire vibrer autant de sensibilités et se solder par un succès aussi immense.

En effet, à l’heure où les identités se réveillent au Québec, il n’en fallait pas mieux pour rallier toute la communauté chinoise derrière ce projet qui a suscité également la curiosité de bon nombre de Québécois d’origine et de membres de plusieurs autres communautés présents dans la salle.

Un rendez-vous intergénérationnel

Réalisé par Malcom Guy et William Ging Wee Dere, ce film a fait un gros plan sur l’énorme héritage chinois du Québec qui remonte à plus d’un siècle. Ce «road movie» s’est aussi attardé sur la fameuse «taxe d’entrée», imposée par les autorités canadiennes de l’immigration uniquement aux Chinois d’origine. Une plaie qui laisse encore plein de séquelles même si, en 2006, le Canada a tenté de réparer ses torts en leur présentant ses excuses officielles.

Il faut aussi préciser que ce film sert de ciment aux différentes générations de Chinois d’ici qui ne forment pas nécessairement une communauté homogène. Qu’ils soient jeunes ou vieux, que leurs parents ou grands-parents proviennent de Hong-Kong, de Taïwan ou de Chine continentale, ils ont été visiblement touchés par ce portrait inédit. Leur feed-back instantané dans la salle l’a confirmé.

Chinois ou Québécois?

Sont-ils Chinois, sont-ils Québécois? Cette dualité, omniprésente dans toutes les communautés culturelles ou diasporas du monde, pèse aussi lourdement dans l’imaginaire des Sino-québécois dont la plupart n’ont jamais foulé le sol du continent asiatique.

À noter que, grande affluence oblige, les organisateurs envisagent de projeter à nouveau le documentaire et ce dans plusieurs endroits du Québec.

Enfin, même si ce film a mis le doigt sur plusieurs aspects sombres de la cohabitation, il a aussi, paradoxalement, fourni la preuve que les Chinois d’origine ont fini par développer un grand amour pour le Québec. Leur implication notamment dans les affaires a certainement fait la différence. Et comme tous les Québécois, ils ont également appris à avoir un grand sens de l’humour…

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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE (Vues partielles de la grande salle du Centre communautaire et culturel chinois de Montréal rempli au-delà ses capacités à l’occasion de la grande première «Être chinois au Québec» le 15 février dernier)