Les communautés noires en déclin au Canada et en Am. du Nord, avertit Frantz Saintellemy

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Les Noirs forment une communauté en déclin au Canada et en Amérique du Nord, telle est la lecture faite en 2018 par l’entrepreneur en série Frantz Saintellemy qui affirme se référer aux conclusions émises tout récemment en ce sens par l’Organisation des Nations-Unies. (Photo Cr. Google)

Cri d’alarme de l’entrepreneur

« La situation des Noirs au Canada et en Amérique du Nord est en régression. Au Canada, il y a une décélération de la situation financière, économique et socioculturelle du Noir. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est l’ONU », a précisé l’homme d’affaires montréalais qui, loin d’être accablé par le défi titanesque à relever, se retrousse plutôt les manches en invitant les gens qui endossent le message dont il est le porteur à «investir dans le futur» pour inverser la tendance.

Dénonçant le statu quo, cet ingénieur de formation, qui est à la fois président-fondateur du Groupe 3737 et patron d’une demi douzaine d’entreprises évoluant notamment dans le secteur des technologies, presse les secteurs publics et privés d’intervenir rapidement afin d’éviter une détérioration encore plus critique de la situation de ces communautés afro-québécoises, canadiennes et nord-américaines.

Qu’on cesse de jouer à l’autruche, a, en substance, prévenu l’homme d’affaires qui persiste à croire que «Montréal a beaucoup de potentiels, mais»,  s’empresse-t-il d’ajouter, «avec autant de difficultés, car les quartiers les plus pauvres au Canada sont à Montréal, et Montréal-Nord et Saint-Michel sont parmi les plus pauvres au Canada », comme l’a démontré récemment Statistique Canada.

Jeunesse désenchantée: c’est pas normal!

Ce natif de l’Île de la Gonave (Haïti) rejette le pessimisme qui tend à s’installer dans le quotidien de certains jeunes Noirs, pourtant nés au Canada. «…Ce n’est pas normal! Moi je suis né en Haïti c’est normal parce que c’est difficile en Haïti, je peux comprendre que les statistiques soient contre moi, mais pas au Québec pas au Canada, c’est pas normal!», a-t-il martelé en déplorant le fait que des enfants d’immigrants nés en Belgique, en Angleterre, aux USA, puissent rêver que le pays de leurs parents soit en mesure de leur offrir un meilleur avenir que le leur.

« C’est dangereux! C’est ça le danger! Le danger, c’est que nos enfants, qui sont nés ici, qui sont Québécois, qui désenchantent à l’idée d’être Québécois. Ça je vous le dis, c’est dangereux et c’est pour cela qu’il est important de passer à l’action, qu’on ne peut plus ignorer cette situation… L’intégration, la vraie, ce n’est pas une intégration sociale, elle est économique en premier et sociale en second lieu », propos signés Frantz Saintellemy.

Le diagnostic et la thérapie

Si Frantz Saintellemy déplore le manque criant d’organisations structurantes susceptibles de changer le cours des choses au profit des Noirs et reconnaît que la pauvreté croissante constitue l’un des monstres à abattre, il a aussi, indirectement, interpellé les riches noirs qui, contrairement à lui, qui a investi plusieurs millions de dollars dans St-Michel, semblent ne pas se sentir directement concernés par l’appauvrissement visible de leur communauté.

Prêchant par l’exemple, le diplômé du MIT (Massachusetts Institute of Technology) évoque le patient et laborieux travail, initié sous son leadership et de celui de sa femme Vickie Joseph, qui commence à porter ses fruits dans Saint-Michel où ils ont procédé à la rénovation d’une bâtisse dont le symbolisme va au-delà d’une simple adresse civique, en l’occurrence le 3737 de la rue Crémazie-Est à Montréal.

Un seul mot d’ordre: « …passer à l’action! »

Au lieu de passer le plus clair de son temps à critiquer le système ou à se croiser les bras, la question que tout le monde doit se poser demeure: «qu’est-ce qu’on peut faire concrètement pour changer l’ordre des choses», s’est-il demandé, alors qu’il intervenait dans le cadre de la 2e édition du FEIN qui s’est tenu le week-end dernier au Centre des Sciences à Montréal. «Nous avions décidé de passer à l’action», a-t-il lui-même répondu.

Un bilan satisfaisant s’affiche désormais au compteur de Saintellemy qui n’a pas caché sa fierté de constater, en chiffres, l’ampleur de l’initiative qu’il a prise il y a environ six ans. « Depuis mars 2012 que le Groupe 3737 est lancé, on a hébergé plus d’une quarantaine d’entreprises, formé plus de 300 entrepreneurs et créé plus de 150 emplois directs », a-t-il énuméré.

Évoquant l’«effet 3737» auprès des populations ciblées, le PDG du Groupe du même nom affirme avoir ressenti l’émergence d’un sentiment d’appartenance de plusieurs de ces jeunes, jadis désenchantés, envers Saint-Michel et Montréal-Nord, des quartiers auxquels on associe, à tort ou à raison, la pauvreté, voire la criminalité. «…Si vous, en tant qu’entrepreneur à succès, vous êtes fier de dire que vous venez de St-Michel, pourquoi pas moi?», a-t-il illustré, citant les propos d’un jeune qui lui témoignait son admiration pour le travail réalisé sur place par son équipe.

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