Regard des Communautés culturelles sur le PQ et Pauline Marois

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Par Donald Jean (Mon bilan de campagne sur Pauline Marois)

On dirait le tâtonnement et la lente percée de Pauline Marois. En effet, comme elle a réussi à se maintenir en selle à l’échelle de la Province dès le coup d’envoi de la campagne, la formation politique de Pauline Marois aurait tendance à se frayer un timide chemin dans les communautés culturelles. Des études scientifiques devraient confirmer ou infirmer une telle tendance.

En effet, de plus en plus de jeunes Québécois issus de la diversité, autrement dit, les deuxième, troisième génération (les enfants de la loi 101), qui n’ont pas nécessairement les mêmes préoccupations que leurs parents, constituent un groupe, je ne dirais pas accessible, mais moins hostile au discours du Parti québécois. Certaines voix, qui ne partagent pas l’option souverainiste de Mme Marois, seraient malgré tout prêtes à voter pour elle parce qu’elle sera, si je me fie à ce qu’on me confie le plus dans les différents commentaires, la première femme à diriger le Québec. Où sont passées les grandes gueules féministes du Québec qui n’ont pipé mot en faveur de Pauline Marois ? Surprenant !

Par ailleurs, le fait de rectifier le tir sur les critères donnant droit à la citoyenneté québécoise est de bon augure en campagne électorale. Sa version embryonnaire avait de quoi renforcer l’image trop ethnocentrique qui fait, à la fois, la marque de commerce du PQ et le talon d’Achille de ce parti, à en croire des fédéralistes.

Il faut comprendre que, plus le discours identitaire est martelé sans nuances, plus il est radical, plus il fait peur, moins il y a de chances que les Néo-québécois y adhèrent. Le projet de fonder un pays restera difficile à matérialiser s’il n’inspire aucun rêve ou aucun feeling chez les nouveaux arrivants qui, en somme, avec leur nombre qui s’accroît et le déficit démographique du Québec qui s’accentue, constituent le groupe qui fera la différence le soir du résultat d’un éventuel référendum. Comme un parti peut s’offrir  » la balance du pouvoir  » dans le cadre d’un gouvernement minoritaire, d’autres diraient que la diversité détient  » la balance de l’unité ou de la séparation « .  Autrement dit, la diversité, c’est la minorité sur laquelle il faut compter pour faire basculer la victoire ou la défaite d’un Oui.

Ajoutons parallèlement que, si d’une main, la diversité applaudit ordinairement à chaque fois qu’un de ses membres a été courtisé ou mis sous les feux de la rampe, de l’autre, elle demeure sur le qui-vive quand ce dernier ne fait pas consensus au sein de la communauté de laquelle il est issu. Le cas de Djemila Benhabib en est un. Une bonne partie des Musulmans du Québec croit dur comme fer que Benhabib, dont l’Islam-bashing est connu de tous, a été appelée pour mieux tasser ladite communauté.

Avec Québec solidaire et Option nationale, il importe de souligner que le PQ n’a plus le monopole du marché politique voué au camp souverainiste. Cette diversité de porte-étendards, même si elle est rafraîchissante (avec Québec solidaire qui ratisse large dans les poches de pauvreté ou avec Option nationale qui veut rassembler les plus jeunes), joue au final au détriment de ce fameux Camp du Oui. Le Parti québécois doit rivaliser d’ingéniosité dans ses politiques s’il tient à avoir le leadership du courant nationaliste. Enfin, c’est quand même curieux en science politique de voir la gauche revendiquer le nationalisme. Le Québec fait bande à part sur ce point, car la carte de l’identité est souvent le dada de la droite. C’est d’ailleurs le thème fétiche de l’extrême-droite dans plusieurs pays du monde.

Bilan de fin campagne signé Donald Jean:

 

DERNIÈRE HEURE: La couleur du vote des immigrants révélée (Québec/SONDAGE)

 

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