Au tour du Parti québécois (PQ), le porte-étendard du mouvement souverainiste dans la province francophone du Canada, de saluer le symbolisme de cet anniversaire des États du continent africain qui, il y a cinquante ans, se sont affranchis de la tutelle coloniale, du joug de la servitude.
Mise à part une motion présentée et adoptée à l’unanimité le 9 décembre 2010 à l’Assemblée nationale du Québec, à l’initiative du député Maka Kotto, il revenait encore à celui-ci, au président dudit parti, Jonathan Valois et à la chef Pauline Marois, de souligner de nouveau l’importance d’un tel événement lors d’une cérémonie le 15 décembre dernier à la Société St-Jean Baptiste.
Ô Indépendance !
En effet, en présence de plusieurs ambassadeurs, consuls, dignitaires et membres de la communauté africaine du Québec, la No un du PQ, Pauline Marois, a justifié la rupture de 1960 optée par le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, le Congo – Brazzaville, la République de Centrafrique, la République démocratique du Congo, la Côte d’ivoire, le Gabon, le Mali, la Mauritanie, le Madagascar, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Somalie, le Tchad et le Togo, qui avaient préféré l’autodétermination à la soumission.
«Malgré tous les obstacles rencontrés pour s’émanciper de l’ère coloniale, l’indépendance acquise dans les années soixante aura permis à ces peuples de s’extirper de plus de 3 siècles d’immonde traite négrière et un siècle de colonisation », a estimé la chef de l’opposition officielle à l’Assemblée nationale dans un communiqué dont une copie a été reçue à la rédaction de l’Agence de presse MÉDIAMOSAÏQUE.
De son côté, analysant la portée historique de ces indépendances, le député péquiste de Bourget, Maka Koto, a fait un rappel des faits non sans mettre à profit le talent artistique qui l’a fait connaître au Québec dans un passé récent.
« En 1960, un cri tonna en Afrique, un cri de délivrance, d’affranchissement, d’émancipation, de libération, un cri de souveraineté fulgurant déchirant les nuages, un chant qui se fit orage, clamant la liberté contre la soumission, l’indocilité contre l’esclavage, le collier, le joug ou la tutelle », a décrit l’artiste politicien.
De Néo-Québécois en «peuple fondateur»…
Adaptant le contexte africain de l’époque à celui du Québec actuel, encore ambivalent, partagé entre le choix de rester dans la fédération canadienne et celui de s’autogouverner, ces responsables du mouvement indépendantiste en ont profité pour vendre auprès des Québécois d’origine africaine la possibilité d’un changement de statut de ces derniers en cas d’un éventuel Québec souverain.
Le député péquiste d’origine camerounaise les a en ce sens conviés à se joindre à «la grande famille québécoise. Nous les saluons bien chaleureusement en cette année hautement symbolique tout en leur rappelant que le Québec est un magnifique projet inachevé, un projet dans lequel ils peuvent légitimement s’inscrire comme des citoyens et des citoyennes à part entière, et non comme des citoyennes et des citoyens entièrement à part ».
«Les enfants de l’Afrique peuvent être davantage que des immigrants au Québec», a, pour sa part, enchaîné la chef de l’Opposition officielle et députée de Charlevoix. Au cas où ceux-ci adhèrent au rêve souverainiste partagé par cette frange non négligeable de la population québécoise, ils deviendront «partie prenante du peuple fondateur du pays du Québec », a promis Pauline Marois.
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PHOTO MEDIAMOSAIQUE.Com/Cr Le Devoir (Le député péquiste Maka Kotto s’adressant à l’assistance sous les yeux de sa chef Pauline Marois -en arrière-plan- lors du lancement de sa campagne électorale dans le comté de Bourget)