Sous prétexte de prendre des vacances au Canada, plusieurs centaines d’étrangères, issues majoritairement des pays du Sud, ont accouché entre 2005 et 2007 dans les hôpitaux du Québec sans acquitter leurs factures, a appris l’Agence de presse «Média Mosaïque».
Ces 535 femmes, qui devaient payer minimalement 5 000 dollars par jour chacune pour leurs frais d’accouchement, visent surtout, dans leur stratagème, à obtenir la nationalité canadienne pour leurs poupons.
Régie également par le droit de sol, la citoyenneté canadienne est accordée automatiquement à toute personne née sur le territoire du Canada. Un statut qui rend l’enfant éligible aux soins de santé gratuits et aux prêts et bourses lui permettant de payer ses études à un coût excessivement bas par rapport aux frais exigés aux étudiants étrangers.
L’origine de ces «étrangères»
En février dernier, la télévision de Radio-Canada, qui annonçait la nouvelle en primeur, avait révélé que la grande majorité des adeptes du «baby touristing» provenait du continent africain, plus particulièrement du Maghreb.
Cependant, dans la compilation des accouchements de la clientèle étrangère, publiée le 12 mai dernier par le journal « La Presse », on n’a pas nommément cité l’origine ethnique de ces patientes. Le quotidien montréalais s’est borné à préciser que celles-ci étaient «des femmes étrangères, originaires d’un autre pays que le Canada».
Impact financier sur le système
«Les hôpitaux visés ont facturé 3,4 millions en frais divers liés à l’hospitalisation, à l’accouchement et aux soins prodigués. Par contre, des patientes sont reparties en laissant derrière elles des factures impayées pour un total de 286 260$», a calculé le journal.
L’auteur de l’article a également précisé qu’«à ces comptes en souffrance, il faut ajouter une facture de quelques centaines de milliers de dollars pour les soins médicaux. Ils ne sont pas comptabilisés par le Ministère. Le total atteint aisément le demi-million.»
«Cela peut ne pas sembler beaucoup pour le système, mais c’est beaucoup pour les individus qui sont pris là-dedans», a toutefois commenté le président de la Fédération des médecins spécialistes du Québec, le Dr Gatéan Barrette cité dans l’article dont quelques extraits ont été repris par MEDIAMOSAIQUE.COM.
«Tourisme médical?», pas de l’avis du MSSS
Contactée à ce sujet, la responsable la responsable des communications du ministère de la Santé et des Services sociaux, Dominique Breton, ne va pas jusqu’à y voir l’existence d’un phénomène de tourisme médical.
«Je ne le verrais pas comme une problématique, mais il peut arriver, effectivement, que des femmes étrangères viennent accoucher ici. Il importe aux établissements de s’assurer qu’ils auront le remboursement des frais encourus», a toutefois indiqué Mme Breton.
Démantèlement d’un mythe au Sud?
Soulignons que la publication d’une telle information contribuera à relativiser un peu les choses dans les pays du Sud où le choix de faire accoucher sa femme en Occident est souvent perçu ou présenté comme un indice de réussite ou un luxe aux yeux des moins nantis qui ne peuvent se permettre une telle possibilité.
La divulgation de cette compilation prouve, en effet, que bon nombre de ces patientes n’avaient pas les reins aussi solides pour se payer de telles factures (5 000 dollars CAN/jour). Car, souvent les coûts peuvent se multiplier par quatre en cas d’accouchement plus difficile nécessitant des soins additionnels et à la mère et au petit nouveau Canadien.