La « Mimouna » chez les Juifs au Québec: de quoi s’agit-il?

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Par Fernand Jean-Louis

CÔTE-DES-NEIGES – Les rues des quartiers Côte-des-Neiges et Outremont avaient l’air de se vider aux alentours de 22 heures le 14 avril dernier au profit de la Mimouna, un événement, bien ancré dans les mœurs juives, célébré annuellement à Montréal à l’initiative de la Communauté Sépharade unifiée du Québec et la Synagogue Spanish et Portuguese.

Ils étaient, en effet, plusieurs centaines de Québécois de confession juive à se rendre au 4894 de l’Avenue Saint-Kevin ce soir-là. Spectacle impressionnant: toute une démonstration d’unité autour de quelques bonnes assiettes de pâtisseries, de moffletas, de couscous, de burkorks, etc., avait constaté sur place l’Agence de presse Médiamosaïque, invitée à couvrir l’événement.

 

Mimouna et la Pâque juive

Tradition sucrée héritée de la culture juive marocaine, la Mimouna, à en croire Wikipédia, est célébrée pour signifier la rupture avec la Pâque pendant laquelle les communautés juives avaient pris sur elles la décision de ne pas manger hors de chez soi, afin de diminuer le risque de consommer du hametz par inadvertance, voire de rentrer en contact avec ces aliments prohibés pendant la fête.

Si la Mimouna est très familière aux Juifs Montréalais, déchiffrer scientifiquement la terminologie du mot n’est pas aussi évident, même pour David Bensoussan, un ancien président de la communauté juive. Ce dernier nous a révélé que l’étymologie de Mimouna n’est pas connue avec certitude.

Bensoussan figurait parmi les dignitaires présents à cette soirée à laquelle assistaient également le député et président du Caucus du gouvernement à l’Assemblée nationale, Lawrence Bergman,  l’ambassadeur d’Israël.

 

La fin d’un régime alimentaire

Selon David Bensoussan, Mimouna correspond à la pâque juive qui est liée historiquement à la sortie d’Égypte des Juifs d’Israël qui vécurent en captivité. Pendant huit jours, la tradition impose la préparation de mets à base de farine (couscous et moffletas) et plus particulièrement du pain sans levain.

Au terme de ce régime alimentaire, une soirée appelée Mimouna s’organise à laquelle les membres de la communauté sont conviés.


Au-delà de la bouffe

Grand exercice de fraternité, cet événement traditionnel sert aussi d’opportunités et devient un des rares moments où l’on rend visite à son prochain d’une maison à l’autre pour se souhaiter les meilleurs vœux.

Enfin, cet événement traditionnel ne se vit pas de la même manière dans les communautés juives du Maroc à la Libye. Chez les Juifs originaires d’Algérie, par exemple, il est d’usage, le jour de la Mimouna, de se rendre au cimetière, dans une forêt ou dans un parc.

 

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PHOTOTHÈQUE MEDIAMOSAIQUE/ (En haut, une vue de l’assistance lors de la commémoration de la Mimouna le samedi 14 avril dernier à Montréal )