La JCCH n’est pas «assez business», selon Emmanuel Dubourg

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MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – Le député de Viau, qui participait pour la première fois au Noël Glam de la JCCH, juge que la Jeune chambre de commerce haïtienne n’est pas, à son goût, «assez business». Est-ce parce que l’organisme regroupe beaucoup plus de professionnels que d’hommes d’affaires? Est-ce parce que la vision ne fait que refléter les secteurs d’activités qui y sont représentés? La question reste, en tout cas, posée.

Au micro de l’Agence de presse Médiamosaïque, Emmanuel Dubourg, qui s’y connaît pour avoir été l’adjoint du ministre des Finances du Québec,  a vidé son sac en face du principal concerné, en l’occurrence, le président de la JCCH, Frédéric Gilbert. Ce dernier, qui affirme vouloir donner un coup de barre à l’organisation une décennie après son lancement à Montréal, a réservé un accueil favorable aux critiques constructives du parlementaire.

 

Ci-dessous, le VERBATIM de la conversation amicale très animée entre DUBOURG et GILBERT

Emmanuel DUBOURG : Écoutez, on parle de la Jeune chambre de commerce haïtienne, donc le mot commerce est important, c’est une question de business. J’ai entendu le président dire qu’on a embauché quelqu’un qui va accompagner les gens qui veulent se lancer en affaires. Ça c’est très intéressant! Et aussi, une Jeune chambre c’est mettre des outils à la disposition des gens d’affaires. Je souhaite que cette nouvelle équipe qui est là, parce que c’est une nouvelle équipe très compétente, je les connais,  ils ont des CV extraordinaires, je pense qu’on a l’équipe qu’il faut pour accompagner les jeunes québécois d’origine haïtienne.

C’est Noël, c’est la fête, il faut fêter,  je n’ai aucun problème avec ça, mais ça prend plus que ça! Je veux voir autres choses : voir des ateliers, accompagner les jeunes, leur parler des implications fiscales, devriez-vous enregistrer ou vous incorporer, quand est-ce que vous devez faire appel un lobbyiste, c’est des outils dont on a besoin lorsqu’on part en affaires.

Quand la Jeune chambre met en place ce genre de structures, là le membership va augmenter, les gens vont courir pour payer le membership pour en faire partie, parce qu’une Jeune chambre ce n’est pas un club privé. Ça appartient à tout le monde.

La Jeune chambre doit être présente sur toutes les tribunes. Quand j’étais adjoint au ministre des Finances, j’avais invité la JCCH à participer aux consultations pré-budgétaires. Il faut être présent et se positionner par rapport à ces choses, et surtout, publiciser ses prises de position pour que le grand public soit au courant du leadership qu’on veut incarner.

Frédéric GILBERT : Monsieur le député, Noel Glam c’est une célébration que l’on transforme en événement-bénéfice. On y souligne notre 10e anniversaire. 2013 sera une année particulièrement importante pour la relance de la Jeune chambre, pour sa pérennité, pour son lien entre Montréal et Haïti  entre le Canada et Haïti. Il y a beaucoup d’éléments concrets qui s’ajoutent à notre structure, nous avons une cellule entrepreneuriale que nous n’avions pas avant. Nous avons un employé permanent, à temps plein, prêt à aider tous ceux qui veulent démarrer une entreprise, nous avons un directeur général en la personne de Patrick Gilles qui est là pour incarner une vision du CA, ce que nous n’avions pas avant.

Nous avons fait un constat : nous pouvons faire plus. Nous avons décidé de faire un système de référencement systématique que nous n’avions pas avant qui consiste à proposer un système de référencement (membres associatifs, membres permanents, membres actifs). Dès que vous devenez membres, vous avez un produit, une entreprises, vous avez accès à nos services, nous allons vous référencer. Et député Dubourg, je note que vous avez insisté sur l’implication, nous avons un comité membership qui est extrêmement motivé avec Olivier Cholette, Valérie Bolivar, pour aider les gens à se mobiliser.

Bon nombre de gens estiment que la JCCH serait trop élitiste. C’est totalement faux, mais je suis d’accord que c’est une perception difficile à enlever. Nous sommes conscients que si nous faisons de cela un tabou, on ne va pas régler le problème, voilà pourquoi on préfère l’attaquer de front

Emmanuel DUBOURG : J’applaudis ce constat qui vous permet de découvrir vos faiblesses. Il vous faut de plus en plus d’outils pour pouvoir accompagner les jeunes, les alimenter, leur inculquer les bonnes façons de faire en affaires, les encadrer à toutes les étapes, via des conférences sur une base régulière. S’ils se font vérifier par Revenu Québec, il y a des comptables, des experts dans la communauté qui peuvent les aider, parce que les entreprises ne durent pas longtemps au Québec surtout pendant les trois à quatre premières années.

Frédéric GILBERT : Monsieur le député: extrêmement bien dit. La Jeune chambre n’accompagne pas seulement les entrepreneurs en démarrage, mais aussi les jeunes, les entrepreneurs qui sont déjà en affaires. Ceux qui sont en démarrage, nous les aidons à monter leur plan d’affaires, ceux qui sont actifs, nous les aidons à trouver l’aide gouvernementale, c’est pour cela que nous avons implanté la cellule entrepreneuriale pour les aider à aller plus loin, à la recherche de financement, l’encadrement, le référencement, vers des experts en comptabilité, des experts actuariels , nous avons tout ça. J’invite tous les gens intéressés à se rendre sur le site Web www.jcch.ca, se biznis pa nou (ça appartient à nous tous).

Emmanuel DUBOURG : Nap kole fos nou (Coalisons toutes nos énergies pour faire avancer la cause)

(fin de la conversation)

 

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PHOTOTHÈQUE MÉDIAMOSAÏQUE/ ( En haut : le député de Viau et le président de la JCCH le 22 décembre 2012 lors du Noël Glam 2012 de la Jeune Chambre de commerce haïtienne à l’hôtel Hyatt Regency)