CCMM: la femme qui avait «la meilleure job» à Montréal jette l’éponge

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MONTRÉAL – Lors de sa chaleureuse rencontre avec l’Agence de presse Médiamosaïque, la présidente de la Chambre de commerce de Montréal, Isabelle Hudon, disait aimer tellement sa fonction. Pourquoi subitement cet abandon?

«J’ai la meilleure job en ville», avait pourtant répété fièrement Isabelle Hudon, lors du long entretien qu’elle nous avait récemment accordé en ses bureaux. Aujourd’hui, elle avoue se plier aux conseils de son mentor en offrant ses services à une des trois plus grandes agences de publicité au Québec.

Rappelons que, Mme Hudon était la première femme à occuper ce poste de présidente et chef de direction de la CCMM (Chambre de commerce métropolitaine de Montréal). Un organisme vieux de plus de 200 ans.

 

Une présidente hypermédiatisée

Cependant, elle était devenue un symbole, non pas parce qu’elle a bouleversé l’héritage «machiste» de cette vénérable institution, mais c’est plutôt la personnalité de cette femme qui avait surtout marqué son environnement.

Chouchoutée par les médias et plébiscitée par ses pairs au niveau de la puissante CCMM, Mme Hudon a été également très admirée du monde politique fédéral, provincial et municipal en raison, dit-on, de sa «passion pour Montréal».

Les regrets fusaient d’ailleurs de toutes parts à l’annonce de son départ du poste le plus convoité de la CCMM. Pourtant, elle nous affirmait que «c’est la plus belle (fonction) pour moi, parce que je suis curieuse, intéressée et déterminée à faire changer les choses. Sans prétention aucune, on peut faire un peu ce qu’on en veut avec ce siège-là».

Elle confie que le président de l’institution deux fois centenaire « peut rester très conventionnel et performer, ou en revanche, mettre sa curiosité à profit. Moi, je suis intéressée et interpellée à différentes causes».

 

Son avertissement aux hommes d’affaires

Elle n’avait pas sa langue dans sa poche. La patronne des patrons de Montréal nous confiait, et nous la citons: « pour attirer l’attention des gens d’affaires, la statistique que nous véhiculons est que : d’ici 2013, 100% de la croissance nette de la main d’œuvre sera assurée par l’immigration ».

«Alors si on veut continuer à peupler le Québec et Montréal de talents, on n’a pas le choix, l’immigration est la voix de la réussite », avait renchéri celle qui allait être classée dans la liste des 100 femmes les plus influentes du Canada.

 

«Pour que Montréal ne perde pas ses immigrants:»

Pour retenir un immigrant, le meilleur incitatif demeure un bon emploi. « Parce que, l’immigrant qui arrive dans une nouvelle ville, s’il est sécurisé par un boulot, s’il se fait réveiller chaque matin par un bel emploi, on a de très bonnes chances de le retenir », a-t-elle parié.

Pour avoir elle-même fait l’expérience en vivant pendant environ deux ans dans un pays étranger, la présidente sortante de la CCMM, disait «comprendre l’insécurité des nouveaux arrivants à Montréal».

Isabelle Hudon racontait que cela lui avait pris du temps: «pas, pour me sentir chez moi, mais pour être à l’aise avec la culture, l’approche…on ne peut pas vraiment arriver dans une terre d’accueil et se fondre rapidement dans le décor».

Cependant, nuançait-elle, «le nouvel arrivant doit aussi consacrer beaucoup d’efforts et d’énergie à comprendre la culture, la culture d’entreprise et une organisation comme la Chambre de commerce se doit d’être au rendez-vous pour épauler et accueillir».

 

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