MONTRÉAL – Il n’y a pas que les ressortissants français et britanniques à devoir s’octroyer le mérite d’avoir fondé le Québec et le Canada, la diversité aussi, a rectifié Tetchena Bellange à l’émission de grande écoute « Tout le monde en parle (TLMEP) » de Radio-Canada le 12 février dernier.
Mutisme des livres d’histoire
Lors d’un passage remarqué au show télévisé de Guy A.Lepage, l’actrice d’origine haïtienne affirme avoir été « heurtée » d’apprendre qu’elle avait également des « ancêtres » au Canada alors que, déplore-t-elle, aucune mention du genre n’a été faite dans les livres d’histoire utilisés à l’école au pays.
Au fait, la jeune femme y était pour parler de la sortie en DVD du documentaire « Les mains noires-Procès de l’esclave incendiaire » dont elle en est la réalisatrice. Une production qui réactualise un volet sombre du passé historique de la métropole québécoise.
Angélique: l’antériorité de la diversité
» Je suis intéressée à Angélique parce que dès que j’ai vu une entrevue de (l’historien) Marcel Trudel à la télévision où il parlait d’elle; comme femme noire: cela m’a profondément heurtée de savoir que cette femme-là avait existé, (pourtant) je n’avais jamais entendu parlé « , a déclaré Mme Bellange dont les propos sont rapportés par l’Agence de presse Médiamosaïque qui cite des extraits de TLMEP.
Établissant le lien direct de ce passé avec le présent, elle tire la conclusion: » Pour moi, ça montre que j’ai une ancêtre ici, une ancêtre qui me ressemble. On parle souvent du Québec… de deux peuples fondateurs, mais il y a aussi une historique de la diversité ici et des gens comme Angélique et tant d’autres montrent que la diversité ne date pas de l’Expo 67, mais depuis le 17e siècle, nous sommes là aussi. »
Un Congolais au secours d’Angélique!
À noter que, le maire de Montréal, Gérald Tremblay, a reconnu le tort fait à cette femme. Une résolution vient d’être adoptée par le conseil municipal en vue de doter un espace public du nom de Marie-Josèphe Angélique dans les parages du lieu où elle a été pendue, dans le Vieux Montréal, tout près de la station de métro Champs-de-Mars.
Au crédit de l’écrivain d’origine congolaise qui vit au Québec depuis une vingtaine d’années, Kanyurhi T. Tchika, qui a harcelé la Ville à ce sujet, Angélique, cette esclave noire, qui a vécu entre 1705 et 1734, selon les documents consultés par les historiens Marcel Trudel et Paul Brown et un livre de Denyse Beaugrand-Champagne, peut enfin dormir en paix.
Ci-dessous un extrait des propos de Mme Bellange:
http://www.youtube.com/watch?v=6fhWqaXFLWU