MONTRÉAL (MÉDIAMOSAÏQUE) – L’ex porte-parole officielle de l’ONU, Michèle Montas, serait la personne sur qui le président haïtien aurait jeté son dévolu dans le cadre de l’élection présidentielle qui doit se dérouler le 28 novembre prochain en Haïti, a appris l’Agence de presse canadienne Médiamosaïque.
Les Dominique solidaires de Michèle
Les rumeurs vont bon train en Haïti et le doute persiste encore sur le candidat qui pourrait se voir offrir l’onction présidentielle. Cette personnalité, qui disposerait de la machine et de la couverture du parti UNITÉ (pouvoir), serait nulle autre que Michèle Montas, selon les informations obtenues par Médiamosaïque dans l’entourage rapproché de l’intéressée au Québec.
Selon notre source, récemment, la veuve du brillant journaliste haïtien, Jean Dominique, assassiné par balles il y a dix ans dans la cour même de sa station Radio Haïti-Inter, aurait effectué un séjour au Canada dans le but d’obtenir l’appui des autres membres de sa famille exilés au pays au début des années 2000 suite aux menaces de mort proférées à leur endroit.
Une surprise qui n’en serait pas une
Médiamosaïque a également appris que la prestigieuse offre proviendrait du président haïtien lui-même, qui était, rappelons-le, un ami personnel de feu Jean Dominique, dont des rivaux craignaient d’ailleurs une éventuelle candidature à la présidence au terme du premier quinquennat de René Préval (1996-2001).
Cependant, le scénario de voir Michèle Montas briguer la magistrature suprême de son pays ne serait pas une surprise dans la mesure où des observateurs avisés avaient du mal à lire sa décision de renoncer, il y a environ un an, au poste, tant convoité à travers la planète, de porte-parole du secrétaire-général des Nations-Unies.
À noter que, quoique démissionnaire, on l’avait vue aux côtés de Ban Ki Moon et de René Préval, via les écrans du monde entier, lors de la visite officielle du patron de l’ONU à Port-au-Prince quelques semaines après le tremblement de terre qui avait fait environ 300 000 morts en Haïti. Ce qui sous-entendrait que Mme Montas aurait également des appuis sur la scène internationale.
Vers une course présidentielle «au féminin»?
Une éventuelle désignation de Michèle Montas pourrait transformer l’arène électorale du 28 novembre en une course féminine au cas où la leader du Rassemblement des démocrate nationaux et progressistes (RDNP), Mirlande Manigat, l’épouse de l’ex-président haïtien Leslie Manigat, déciderait de s’y lancer avec ou sans l’appui de l’alliance à laquelle son parti a adhéré.
Ces deux éventuelles candidatures, aux mêmes initiales MM, vu leur poids relatif dans l’estime des Haïtiens, auraient pu, de toute évidence, éclipser les traditionnels postulants de sexe masculin qui ont toujours été, jusqu’ici, les seuls à briguer la présidence haïtienne. L’opposition, étant désorganisée, n’offre jusque-là aucune alternative crédible au parti présidentiel.
UNITÉ: une écurie de présidentiables
Dans l’intervalle, la lutte s’annonce donc serrée dans le camp qui doit rendre le pouvoir au nouveau président élu le 7 février 2011. Jacques Édouard Alexis (premier-ministre à deux reprises au cours des deux termes de Préval), qui était considéré pour plus d’un et qui se croyait être le dauphin naturel de l’actuel homme fort d’Haïti, acceptera difficilement d’attendre 2016.
Contraint d’être le fusible pour rafistoler, dans des conditions humiliantes, la fameuse crise des «émeutes de la faim», commanditée, selon la rumeur, par le Palais national, Alexis aurait perdu la confiance de René Préval, et ce dernier, qui souhaiterait finir ses jours dans la tranquillité en Haïti, aurait des doutes sur la loyauté encore indéfectible de son ex-PM.
Soulignons enfin, qu’il y a toute une écurie de présidentiables dans l’entourage du chef de l’État haïtien. Parmi les cinq noms qui pèsent le plus, cités par le journal haïtien «Le Nouvelliste», figure bien évidemment celui de Michèle Montas. À part l’ex porte-parole de l’ONU, on y dénombre, à en croire les prédictions, l’ex-PM Jacques Édouard Alexis, le directeur général du CNE Jude Célestin, l’actuel ministre des Affaires sociales Yves Cristallin, le président de l’Assemblée nationale Kelly C. Bastien, le sénateur du Sud-Est Joseph Lambert.
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PHOTO MEDIAMOSAQUE.Com Cr Google (L’ex porte-parole du secrétaire-général des Nations-Unies Ban Ki Moon et probable dauphine du président haïtien René Préval, Michèle Montas. Sur la photo, elle venait de donner une conférence de presse en compagnie de son ex-patron)